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Malus automobile : la fin de la niche «pick-up»

Le marché du pick-up, en hausse de 50% en France ces deux dernières années, risque bien de sombrer avec la clarification de son statut fiscal flou jusque-là. Ici, le Renault Alaskan.

Le marché du pick-up, en hausse de 50% en France ces deux dernières années, risque bien de sombrer avec la clarification de son statut fiscal flou jusque-là. Ici, le Renault Alaskan. - EITAN ABRAMOVICH / AFP

Le vote sur les malus écologiques valide aussi l'abrogation de la niche fiscale que représentaient les pick-up et le flou qui entourait jusque-là leur vocation entre véhicule particulier et utilitaire.

Moins d'1% du marché automobile français... mais un manque à gagner estimé à 200 millions d'euros pour l'Etat. L' «exception pick-up» aura vécu avec le vote du durcissement du malus écologique, dans le cadre de la loi budgétaire 2019, qui financera les primes à la conversion en faveur de véhicules plus récents et plus propres. 

La crispation autour du symbole que représente le pick-up, réputé encombrant, polluant et à l'opposé des canons automobiles du moment, ne doit pas faire oublier le régime fiscal un peu spécial dont il était l'objet et le flou juridique qui entourait son utilisation.

Bonne affaire fiscale

Jusqu'au dernier vote sur le durcissement des malus écologiques, les pick-up en étaient exemptés. Ils échappaient aussi à la taxe sur les véhicules de société. Certains particuliers en profitaient donc pour s'offrir ce type de véhicule tout en économisant un malus écologique conséquent, puisque ces engins lourds, tout-terrain et généralement équipés de gros moteurs diesel ou essence sont parmi les plus polluants du marché.

La simple configuration du pick-up avec sa benne arrière permettait donc d'échapper à cette surtaxation, tout en bénéficiant d'un véhicule 4x4, avec double-cabine et 5 places, comme sur le marché américain notamment. Plus identifiés malgré tout comme véhicules à vocation utilitaire, cette sorte de niche fiscale aura perduré pendant des années. Elle aura bénéficié aux particuliers mais aussi à beaucoup d'entreprises qui pouvaient ainsi s'équiper sans payer ni taxe, ni malus tout en récupérant au passage la TVA.

Exception maintenue pour les professionnels

Le statut a désormais été clarifié et les pick-up seront désormais soumis à un malus calculé en fonction de leurs émissions comme n'importe quel autre véhicule. Ce malus pourra atteindre une dizaine de milliers d'euros dans certains cas, rendant tout achat prohibitif. Seuls en seront encore exemptés les pick-up à simple cabine (2 ou 3 places), uniquement utilisés par les artisans ou les entreprises comme véhicules de transport professionnel. 

Peu d'impact à prévoir sur l'offre des constructeurs qui ne sont que très peu à proposer des pick-up à 5 places. Les plus diffusés aujourd'hui sont le Renault Alaskan, le Ford Ranger, le Fullback de Fiat ou le Volkswagen Amarok. Ce ne sont en fait, pour la plupart, que des versions « européanisées » de véhicules destinés aux marchés américain et d'Europe de l'Est.

Certains, devant ce marché qui aura progressé de 50% en deux ans, ont bien songé à s'y mettre également. C'est le cas de PSA par exemple. Mais la fin de ce régime d'exception scelle leur sort.