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Manuel Valls ouvre la voie à une profonde réforme du Code du travail

Pour le Premier ministre, les salariés "ne connaissent plus leurs droits et ne sont donc plus protégés" et "il faut revoir en profondeur la manière même de concevoir notre réglementation" en matière de travail.

Pour le Premier ministre, les salariés "ne connaissent plus leurs droits et ne sont donc plus protégés" et "il faut revoir en profondeur la manière même de concevoir notre réglementation" en matière de travail. - Mehdi Dedouach-AFP

Le Premier ministre a appelé, à La Rochelle, à "revoir en profondeur la manière même de concevoir notre réglementation" en matière de droit du travail.

Serpent de mer pour beaucoup, épouvantail pour une partie de la gauche : la réforme du Code du travail a reçu le soutien plein et entier de Manuel Valls.

Le Premier ministre a fait siennes les conclusions des travaux de l'ancien ministre Robert Badinter et du juriste Antoine Lyon-Caen, qui "font ce constat d'un code du travail si complexe qu'il en est devenu inefficace", suscitant des applaudissement mais aussi des huées parmi les militants réunis lors de l'université d'été du parti socialiste, à La Rochelle.

"Ceux qui sifflent Robert Badinter dans cette salle, ça m'étonne toujours quand même un peu", a réagi Manuel Valls.

Pour le Premier ministre, les salariés "ne connaissent plus leurs droits et ne sont donc plus protégés" et "il faut revoir en profondeur la manière même de concevoir notre réglementation" en matière de travail. "On peut lever les contraintes, tout en protégeant! C'est ça la gauche, c'est ça la social-démocratie" a ajouté Manuel Valls, défendant une gauche "inventive" et qui "s'adapte aux réalités du monde".

Manuel veut donner plus de place aux accords d'entreprises

Le Premier ministre a enfoncé le clou, quitte à prendre une partie de sa majorité à rebrousse-poil, déclarant : "Nous devons donner plus de latitude aux employeurs, aux salariés et à leurs représentants pour décider eux-mêmes de leur politique de formation, d'organisation du travail, d'insertion des jeunes par des négociations au plus près de leurs besoins. Ce sera plus de souplesse pour les entreprises et, grâce à un dialogue social redynamisé, des droits - à la formation, à la prise en compte de la pénibilité - mieux assurés pour les salariés", a-t-il défendu.

Manuel Valls a poursuivi sur sa proposition de donner plus de place aux accords d'entreprises qu'à la loi en matière de droit du travail, sujet qui divise au PS. Un rapport du haut fonctionnaire Jean-Denis Combrexelle doit être remis, en septembre 2015, pour faire des propositions en ce sens.

Après les propos polémiques du ministre de l'Economie Emmanuel Macron sur le temps de travail, le Premier ministre a par ailleurs affirmé en clôture de l'université d'été du PS que le débat sur les 35 heures était "clos". "Il n'est pas question de revenir sur la durée légale du temps de travail", a-t-il lancé sous les applaudissements nourris de la salle. "Ce qui m'intéresse, ce n'est pas le passé (...) mais l'avenir", a-t-il poursuivi.

BFM Business avec AFP