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Economie et Social

Manuel Valls refuse de changer le projet de loi Travail

Manuel Valls sur France Inter

Manuel Valls sur France Inter - -

"La manifestation du 14 juin a rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes et connu de nombreux débordements. Mais le Premier ministre reste ferme et refuse de toucher au projet de loi. "

La forte mobilisation et les débordements lors de la manifestation du 14 juin n'y feront rien, Manuel Valls répète qu'il ne "changera pas" le projet de loi Travail "qui est déjà le résultat d'un compromis avec les syndicats réformistes il y a plusieurs mois". La manifestation qui a rassemblé un million de personnes, selon les organisateurs, près de 80.000 selon la préfecture de police a, en effet, dégénéré: affrontements entre casseurs et policiers, au moins 29 policiers et 11 manifestants blessés, et 58 interpellations.

Le Premier ministre, sur France Inter, "demande à la CGT de ne plus organiser ce type de manifestations sur Paris et au cas par cas, car vous savez qu'on ne peut pas prononcer une interdiction générale, nous prendrons, nous, nos responsabilités". Une idée reprise par François Hollande et Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, à laquelle la CGT a répondu que c'était "le signe d'un gouvernement aux abois".

Manuel Valls a fustigé des casseurs "qui voulaient sans doute tuer" des policiers et "une attitude ambiguë du service d'ordre de la CGT qui n'assume plus ses responsabilités".

Vitres brisées à l'Hôpital Necker

Les heurts entre plusieurs centaines de personnes encagoulées et les forces de police ont commencé rapidement après le début du cortège parti de la place d'Italie. Fait rare, la police a utilisé un canon à eau pour disperser la foule près du carrefour Duroc, non loin des Invalides. Quinze policiers ont été blessés à cette occasion. Vitrines de banques, de restaurants ou un centre d'imagerie médicale: les casseurs s'en sont pris à de nombreux commerces, parfois sous les huées des manifestants. Près de la station Duroc, des baies vitrées du ministère des Outre-Mer et de l'Hôpital Necker ont été brisées. L'Assistance publique - Hôpitaux de Paris a annoncé son intention de porter plainte.

En marge de la manifestation, dans la soirée, un véhicule de la RATP a également été incendié par "un individu masqué" place de la République, et deux Autolib ont ensuite été brûlées non loin, rue Saint-Maur, par plusieurs individus qui ont pris la fuite, a indiqué la PP. Les trois véhicules incendiés étaient vides. Pour la première fois depuis trois mois, la manifestation était organisée à l'échelle nationale, mais elle n'a pas empêché de nombreux rassemblements aussi en régions.

D. L. avec AFP