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Marché immobilier :un « plafond de verre » en perspective pour 2019 ?

En 2018, 960 000 transactions ont été réalisées dans l’ancien, malgré les crispations du marché.

En 2018, 960 000 transactions ont été réalisées dans l’ancien, malgré les crispations du marché. - Pixabay

Le président du réseau Century 21 Laurent Vimont a présenté ce mardi sur BFM Business son bilan annuel et ses projections en ce qui concerne le marché immobilier. Un secteur en grande forme qu’il convient toutefois d’aborder avec prudence.

Il ne souhaite aucunement se montrer alarmiste. Il n’empêche que le président de Century 21 en a la conviction. Cette année, le marché immobilier devrait atteindre son « plafond de verre ». Un scénario qui, selon Laurent Vimont, s’appuie, sur trois indicateurs clés.

« Il faut d’abord considérer les prix de 2011 qui n’ont pas encore été atteints mais qui sont en passe de l’être. Pour l’heure, nous en sommes à 1 ou 2% de ces prix. Ce qui constitue déjà un record historique si l’on ôte les tarifs pratiqués dans Paris intramuros », détaille-t-il.

« Le deuxième indicateur porte sur les délais de ventes qui, malgré le dynamisme du marché, demeurent à un niveau élevé et n’ont pas baissé en 2018.

Enfin, le troisième élément à prendre en compte n’est autre que l’écart entre le prix du mandat et la promesse de vente », poursuit-il. Un écart qui a visiblement légèrement augmenté en 2018, selon le bilan de Century 21. Signe, d’après Laurent Vimont, que « le marché se crispe un petit peu ».

Du « je veux acheter » au « je peux acheter »

Mais faut-il pour autant se montrer pessimiste en 2019 ? De l’avis du président du réseau, pas nécessairement. Pourquoi ? « Parce que les taux restent bas et que marché est actif. En 2018, 960 000 transactions ont été réalisées dans l’ancien. Il y a là un dynamisme extraordinaire », souligne-t-il.

Ainsi, bien qu’il préconise de demeurer attentif aux différents signes du marché, Laurent Vimont n’en oublie pas moins de préciser que jamais sur le volet immobilier, « le pouvoir d’achat n’a été aussi élevé. Les taux de crédit sont extrêmement bas (en 2001, ils étaient à 5% en moyenne, ils sont désormais à 1,5%) si bien qu’aujourd’hui il y a davantage d’acheteurs solvables. Cela permet aux personnes qui veulent passer du ‘je veux acheter’ au ‘je peux acheter’ de se le permettre ».

Au-delà de cela, malgré un contexte social lourd, les Français considèrent encore et toujours que « la propriété fait sens », rappelle le président de Century 21. En près de deux décennies, le prix de vente moyen d’un logement a augmenté de 125% (passant de 89 800 euros en 2001 à 204 700 en 2018 sur l’ensemble du territoire). Quant au marché immobilier, il alimente aujourd’hui lui-même sa hausse au point que 24% d’investissements en plus ont été constatés l’an passé.

« Tout cela, c’est du jamais vu. Plus que jamais, les Français naissent avec une brique dans le ventre parce qu’une fois de plus la propriété constitue un bouclier. Lorsque l’on achète un bien, on met sa famille à l’abri. L’investissement immobilier est véritablement perçu comme un acte responsable », conclut-il.

Julie COHEN-HEURTON