BFM Business
Economie et Social

Mark Zuckerberg : ses propositions pour réguler internet

-

- - BERTRAND GUAY / AFP

Le patron et fondateur de Facebook appelle les pouvoirs publics dans le monde à jouer un « rôle plus actif » pour réguler Internet, et à s'inspirer des règles européennes en matière de protection de la vie privée.

« Je suis convaincu que les gouvernements et les régulateurs doivent jouer un rôle plus actif », écrit Mark Zuckerberg dans une tribune publiée dans les journaux de plusieurs pays, notamment le Journal du Dimanche. Dans ce texte, il estime que « faire évoluer la régulation d'internet nous permettra de préserver ce qu'Internet a de meilleur: la liberté pour les gens de s'exprimer et l'opportunité pour les entrepreneurs de créer, tout en protégeant la société de préjudices plus larges ».

Mark Zuckerberg se prononce en faveur de la mise en place de nouvelles règlementations dans quatre domaines: les contenus violents et haineux, l'intégrité des élections, la protection de la vie privée et la portabilité des données.

Des domaines qui touchent particulièrement le patron de Facebook, visé par de nombreuses critiques ces derniers mois. Entre les propos haineux publiés sur le réseau social, l'utilisation de sa plateforme de vidéo Live par l'auteur de l'attentat perpétré en Nouvelle-Zélande, les tentatives d'influences étrangères lors d'élections, ou encore les inquiétudes des utilisateurs concernant leurs données personnelles, Mark Zuckerberg veut rassurer et montrer qu'il fait de ces sujets des priorités.

S'inspirer du Règlement européen de protection des données

Concernant la protection des données, Mark Zuckerberg juge que davantage de pays devraient s'inspirer du Règlement européen de protection des données. Un règlement officiellement entré en vigueur le 25 mai dernier. Il prévoit des amendes pour les entreprises qui ne respectent pas la vie privée de leurs utilisateurs, notamment à des fins de publicité ciblée.

Quant aux contenus haineux et violents, le fondateur de Facebook se range du côté des décideurs publics qui « me disent souvent que nous avons trop de pouvoir en matière d'expression ». « Franchement, je suis d'accord » assure Mark Zuckerberg. Il propose la mise en place d'« organismes tiers dont le rôle serait de « définir des standards sur la diffusion des contenus violents et haineux et d'évaluer les entreprises sur la base de ces standards ».

Sur la question des élections, le patron du réseau social appelle à une modernisation de la législation. Il estime que les lois existantes sur la publicité politique en ligne concernent principalement les candidats et les élections, « plutôt que les sujets politiques qui divisent et sur lesquels nous avons constaté plus de tentatives d'interférence ». Il appelle donc à une modernisation des lois qui reflèteraient davantage la réalité des menaces actuelles.

« Les règles régissant internet ont permis à une génération d'entrepreneurs de créer des services, qui ont changé le monde et créé beaucoup de valeur dans la vie des gens » écrit Mark Zuckerberg. « Il est temps d'actualiser ces règles afin de définir clairement les responsabilités des personnes, des entreprises et des gouvernements".

Sandrine Serais