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Economie et Social

Medef: Ayrault «s'étonne qu'on s'étonne» de sa présence

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Jean-Marc Ayrault a prononcé mercredi après-midi un discours très attendu en ouverture de l'université d'été du Medef à Jouy-en-Josas (Yvelines). C'est la première fois qu'un Premier ministre se prête à cet exercice.

Jean-Marc Ayrault s'est dit « étonné de l'étonnement » qu'a suscité le fait qu'il prononce le discours d'ouverture de l'université d'été du Medef, mercredi à Jouy-en-Josas (Yvelines), une première pour un Premier ministre, gauche et droite confondues.
« En lisant la presse ce matin, je m'amusais un peu, et même tout à l'heure où on m'a demandé de serrer la main de Laurence Parisot une deuxième fois », a lancé le chef du gouvernement sur le campus de la grande école HEC.
« Je m'étonne de l'étonnement que suscite ma présence parmi vous », a expliqué M. Ayrault, qui a dit son « plaisir » d'accepter l'invitation de l'organisation patronale: « Je crois aux vertus du dialogue entre le gouvernement et les partenaires sociaux [car] les entreprises sont en première ligne dans l'effort de redressement de notre pays ».
« C'est dans un esprit d'ouverture et de confiance que je viens devant vous, attentif aux difficultés que vous rencontrez et à vos propositions », a poursuivi le Premier ministre, qui a aussi voulu adresser aux chefs d'entreprises un « message de confiance ».

Accélérer les négociations sur l'emploi

Dans son allocution, Jean-Marc Ayrault a appelé le patronat et les syndicats à « accélérer le rythme de négociation » sur la sécurisation de l'emploi, dans un contexte de forte hausse du chômage. Le chef du gouvernement souhaite en particulier lutter « contre la précarité excessive du marché du travail, qui touche particulièrement les jeunes et les femmes ».
« La réussite de cette négociation témoignerait de l'éclosion d'un nouveau modèle de négociation sociale », veut croire Jean-Marc Ayrault, vantant une nouvelle fois les vertus de la concertation: « Je souhaite donc qu'elle [cette négociation] rassemble tous les partenaires sociaux ».
Le ministre du Travail Michel Sapin a annoncé mercredi qu'il transmettrait aux partenaires sociaux dans 15 jours son document d'orientation qui lancera officiellement cette négociation. Il n'a pas précisé de date de fin des discussions.

Maintenir la Grèce dans la zone euro

Au volet européen, Jean-Marc Ayrault a déclaré que la France était « à court terme déterminée à tout faire pour que la Grèce reste dans la zone euro », au nom de « l'intégration solidaire ».
Comment? Par « des mécanismes de stabilisation renforcés pour nos partenaires du Sud de l'Europe. Et dans cette perspective, il nous faut avancer rapidement vers l'union bancaire », a-t-il ajouté. Il a assuré que la Banque centrale européenne (BCE) « jouerait un rôle majeur dans cette évolution, dans le respect de son indépendance ».
Sur la même ligne que Berlin, François Hollande avait déjà maintenu samedi la pression sur la Grèce et refusé de s'engager immédiatement sur le sursis réclamé par Athènes pour assainir ses finances publiques, tout en se voulant attentif aussi aux souffrances du peuple grec.

La Rédaction avec AFP