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Medef : l'UIMM fait entendre sa différence

Les rumeurs sur une éventuelle candidature de Frédéric Saint-Geours à la présidence du Medef vont bon train

Les rumeurs sur une éventuelle candidature de Frédéric Saint-Geours à la présidence du Medef vont bon train - -

L'Assemblée générale de l'organisation patronale doit décider ce mardi si les statuts peuvent être changés à six mois d'une élection. Le patron de la puissante UIMM s’y oppose. Portrait.

Bras de fer entre Frédéric Saint-Geours et Laurence Parisot. Celle qui préside le Medef depuis huit ans et dont le mandat s’achève en juin, voudrait rester à la tête de l’institution. Ce qui nécessite de modifier les textes qui régissent le fonctionnement de l’organisation.

L’Assemblée générale du Medef, qu’elle a saisie, décidera. Elle se réunit ce mardi 22 janvier, pour dire si oui ou non, les statuts peuvent être changés. Or l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM), qui dispose de deux tiers des droits de votes au sein de cette instance, s’y oppose.

"On ne change pas les statuts d’une organisation à six mois d’une élection", martelait le patron de l’UIMM, dans le Figaro samedi. Depuis ces déclarations, les rumeurs sur une possible candidature de Frédéric Saint-Geours vont bon train.

Encarté au PS en 1974

Pour Laurence Parisot, ce serait le pire adversaire qui soit, le plus risqué. Celui qui préside la plus puissante des fédérations du Medef a en effet un CV séduisant, en particulier dans la conjoncture politique actuelle.

Entre autres faits d'armes, il a récupéré l’UIMM en piteux état après l’affaire des caisses noires, et l’a remise au-dessus de tous soupçons.

Surtout, cet énarque de 62 ans pourrait être compatible avec le pouvoir socialiste. Issu d’une famille de hauts fonctionnaires cataloguée à gauche, ce patron a lui-même adhéré au Parti socialiste en 1974 et a débuté sa carrière comme directeur de cabinet d’Henri Emmanuelli au ministère du Budget en 1984.

En revanche, sa position de numéro deux de PSA, à l’heure où le constructeur connaît des difficultés et se restructure drastiquement pourrait le fragiliser. La crédibilité du responsable des marques Peugeot-Citroën pourrait en pâtir au sein de l’organisation patronale.

Le projet de l’UIMM et la candidature qu’elle soutient dans cette élection seront officialisés le 6 mars prochain. Pour Laurence Parisot, en tout cas, le chemin paraît semé d’embûches : La FFB, la fédération du Bâtiment, l’autre poids lourd du Medef après l’UIMM, s’est elle aussi prononcée contre sa reconduction.

Le titre de l'encadré ici

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Les élections :

D’après les statuts du Medef, la campagne pour sa présidence commence deux mois avant l’élection, prévue pour le 1er juillet 2013.

L’Assemblée générale :

591 membres, dont 560 votants. Elle se réunit au moins une fois par an. Elle élit le président de l’organisation et les membres du Comité statutaire. Elle dit aussi s’il est ou non possible de modifier les statuts.

Le comité statutaire :

Ses sept membres, élus par l’Assemblée générale, décident du calendrier de l’élection. C’est à lui qu’il reviendra de modifier les statuts si l’AG donne son feu vert. C’est également lui qui valide les candidatures à la présidence.

Nina Godart