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Michelin victime du ralentissement chinois

Même si les ventes de Michelin résistent, notamment grâce aux produits haut de gamme, le groupe pâtit du décrochage du marché auto chinois.

Même si les ventes de Michelin résistent, notamment grâce aux produits haut de gamme, le groupe pâtit du décrochage du marché auto chinois. - Geoff Robins / AFP

Malgré un solide 3ème trimestre, le fabricant de pneus prévient qu'il va subir l'impact négatif du marché automobile chinois, en net ralentissement.

C'est encore du côté de la Chine que se situe sans doute le problème le plus épineux pour le secteur automobile en cette fin d'année. Et les derniers chiffres de Michelin le prouvent. Les conditions de marché ont commencé à se dégrader, et le phénomène tend à se poursuivre sur les derniers mois de l'année.

Le groupe signe malgré tout des performances meilleures qu'attendues au 3ème trimestre, grâce notamment à ses pneus de tourisme et ses produits haut de gamme. Son chiffre d'affaires est d'ailleurs meilleur qu'attendu par le marché, en hausse de 5,2% à 5,6 milliards d'euros. Et pourtant, la nouvelle a été fraîchement accueillie en bourse, avec une baisse de près de 6% du titre à l'ouverture.

Poids sur la conjoncture mondiale

Le principal problème qui touche Michelin, ainsi que l'ensemble du secteur automobile et particulièrement les équipementiers, c'est le climat qui règne sur le marché chinois. A tel point que Michelin est contraint de revoir à la baisse ses prévisions de marché globales, passant d'une croissance d'1,5% à 0,5%.

Même constat sur l'activité pneus poids-lourds, où la tendance du marché en Chine est telle que Michelin revoit là aussi ses objectifs à la baisse, de +0,5% à -1,5%, avec une chute brutale de 5 à 6% anticipée sur le seul dernier trimestre. Preuve que la dégradation n'est sans doute pas terminée. «Evidemment, nous allons réduire nos anticipations de volumes", reconnaît Michelin, qui se basait depuis le début de l'année sur «des perspectives de croissances en lien avec l'évolution mondiale des marchés".

Des menaces qui s'accumulent

Le marché en Chine est toujours sur une tendance nettement baissière, baisse qui tend même a s'accélérer sur ces derniers mois. Après -4% en juillet et -3,8% en août, le 1er marché automobile a décroché brutalement de 11,6% en septembre, sous l'effet de la guerre commerciale avec les Etats-Unis, mais aussi des perspectives de nouvelles réglementation antipollution qui vont être instaurées dans le pays l'année prochaine, sans compter un ralentissement de la croissance économique globale.

Certes la Chine n'est pas la seule menace à la croissance pour Michelin. Le marché est hésitant en Europe, du fait de l'entrée en vigueur des normes WLTP en septembre, qui provoque de la volatilité sur les chiffres d'immatriculations et sur les perspectives. Les taux de changes à l'international constituent également un problème complexe, que Michelin arrive à compenser par des hausses de prix. Reste que l'impact a été négatif de 84 millions d'euros, et les marchés russe, turc et mexicain sont surveillés de près.

Mais le marché chinois va sans doute continuer à peser de manière sensible sur les perspectives de croissance générale du secteur auto et notamment des équipementiers. Les résultats trimestriels de Renault, Peugeot, Daimler et Valeo la semaine prochaine, seront sans doute l'occasion de le confirmer, et d'en mesurer l'impact. La majorité des analystes, dont ceux de Goldman Sachs cette semaine dans une note, s'attend a une série de mauvaise nouvelles.