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Migrants: l'idée d'une taxe européenne tuée dans l'œuf?

Pour Michel Sapin, cette taxe serait une mauvaise idée.

Pour Michel Sapin, cette taxe serait une mauvaise idée. - Mandel Ngan - AFP

La presse allemande avançait ces derniers jours qu'une taxe européenne exceptionnelle était en projet pour financer la gestion de la crise des migrants. Une idée qui ne fait pas l'unanimité.

La mise en place d'une taxe européenne exceptionnelle destinée à financer la gestion de la crise des migrants ne plaît pas à tout le monde. Le ministre des Finances Michel Sapin a déclaré sur France Info: "ça me parait une mauvaise idée. Il faut financer évidemment l'accueil des réfugiés. Mais compte tenu des sommes en jeu, je crois qu'on est capable de le faire en faisant des économies".

"J'ai cru comprendre que tout cela avait été démenti, heureusement, parce que si on veut, à chaque fois qu'il y a une difficulté, la résoudre en mettant en place une taxe, on est sûr de rendre le problème incompréhensible pour les gens", a ajouté Michel Sapin.

En effet, la presse allemande assurait dimanche que le gouvernement allemand et la Commission européenne avaient mené des discussions concernant la création d'une taxe exceptionnelle en marge de l'assemblée générale FMI-Banque mondiale. Berlin avait immédiatement démenti toutes discussions de ce type.

Un système inspiré du modèle de soutien des Allemands de l'Ouest envers ceux de l'Est

Selon le journal Süddeutsche Zeitung, l'augmentation des ressources du budget européen grâce à un impôt spécial, qui pourrait prendre la forme d'une surtaxe sur les carburants ou sur la TVA, a été évoquée lors d'échanges informels entre Berlin et Bruxelles. Ce système serait inspiré du modèle de soutien "Soli-Zuschlag" des Allemands de l'Ouest envers ceux de l'Est depuis la Réunification en 1990.

Cette semaine, les arrivées de migrants se sont encore accélérées en Grèce où elles atteignent désormais le nombre moyen de 7.000 par jour. L'Allemagne pourrait, elle, devoir accueillir jusqu'à 1,5 million de personnes en 2015, un chiffre bien supérieur à ceux avancés par les autorités, d'après le quotidien allemand Bild.

D. L. avec AFP