Moduler les allocations chômage : "On ne va pas subir une deuxième fois le chômage"

Pour endiguer le déficit de l'assurance chômage, le patronat propose notamment de supprimer le régime spécial des intermittents du spectacle ou de moduler l'indemnisation des chômeurs en fonction du taux de chômage. Cette dernière idée n'est pas du gout de tous.

Les négociations sur l'assurance chômage embrasées par les propositions choc du Medef. Jean-Marc Ayrault a reproché au patronat de jouer au "casse-cou" avec ses propositions. Notamment sur la proposition qui consiste à moduler les indemnisations des chômeurs en fonction du taux de chômage : plus le taux de chômage est faible, plus il est facile de trouver du travail donc moins l'indemnisation doit être importante. Concrètement, aujourd’hui, un jour travaillé donne droit à un jour indemnisé. Le Medef propose de passer à 1,2 jour indemnisé quand le chômage dépasse 12 %. Mais à partir de 9% de chômeurs ou moins, on tomberait à seulement 0,8 jour indemnisé pour un jour cotisé. Le principe serait le même pour calculer la durée maximale d’indemnisation et la durée minimum de travail qui donne droit à des allocations.

"Les employeurs doivent assumer leurs responsabilités"

De son côté, le Premier ministre a souligné que ce n'était pas en période de crise que l'on pouvait "dégrader" les indemnisations des demandeurs d'emploi. Côté syndicats, ces propositions ne passent pas non plus. Pour Eric Aubin, le négociateur de la CGT, si cette mesure est adoptée, c'est la double peine pour les chômeurs. "C'est pas aux demandeur d'emplois de subir une deuxième fois la situation du chômage". Pour lui ce sont les employeurs qui doivent prendre sur eux et être taxés plus fortement quand ils embauchent des contrats courts.

Le titre de l'encadré ici

|||VOTEZ --> Chômage: adapter les indemnisations en fonction du taux?

La rédaction avec J. Coudrot