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Montebourg: «ArcelorMittal ne veut pas redémarrer Florange»

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Arnaud Montebourg a confirmé jeudi après-midi que le géant de la sidérurgie ArcelorMittal ne souhaitait pas relancer les hauts fourneaux de Florange. «C'est un bras de fer qui s'engage», a commenté le ministre du Redressement productif.

Dix-huit heures à Florange, la messe est dite: « Nous sommes aujourd'hui dans un bras de fer qui commence ». Les nouvelles d'Arnaud Montebourg ne sont pas bonnes, jeudi après-midi après son entrevue avec les responsables syndicaux d'ArcelorMittal, et alors que François Hollande recevait dans le même temps le PDG du groupe, Lakshmi Mittal.
Le ministre du Redressement productif a confirmé les craintes: « ArcelorMittal ne souhaite pas redémarrer les hauts fourneaux de Florange ».
« Si ArcelorMittal décide de ne pas redémarrer les hauts fourneaux de Florange, a poursuivi Arnaud Montebourg, le gouvernement se tient prêt à rechercher un opérateur sérieux ».
Les négociations avec le président du groupe, Lakshmi Mittal, ont commencé le 30 août dernier pour s'achever ces dernières heures, révèle Arnaud Montebourg, sans permettre d'infléchir la décision du sidérurgiste.

Le gouvernement « exige » des investissements

Le gouvernement « exige » du groupe qu'il investisse 150 millions d'euros sur son site de Florange (Moselle), et ce quelle que soit sa décision quant à son avenir, précise Arnaud Montebourg. Cette somme pourrait permettre de pérenniser l'activité de la "phase à froid" du site de Florange, tandis que la "phase à chaud" serait confiée à un éventuel repreneur.
Sans attendre, Arnaud Montebourg a lancé jeudi après-midi un appel à tout industriel susceptible de présenter une offre de reprise.
Signe du pessimisme du gouvernement - et de l'inégalité du bras de fer, le ministre du Redressement productif se dit déjà prêt à aller démarcher les aciéristes du monde entier.
« C'est un bras de fer difficile qui s'engage avec une multinationale de l'acier », prévient-il, ajoutant que le géant de la sidérurgie « portera seul la lourde responsabilité [de l'avenir du site]. (...) Le gouvernement ne veut pas se retrouver à gérer un plan social de plus ».
Arnaud Montebourg veut parallèlement reconnaître que « Mittal a fait la première concession qui consiste aujourd'hui à accepter une reprise [à Florange], là où ailleurs, dans d'autres sites, il la refuse ».
Annonçant ces mauvaises nouvelles, Arnaud Montebourg a été copieusement hué et sifflé par les salariés de Florange à la fin de son discours, mal accueilli sous l'oeil des caméras.
« Nous sommes entrés dans un conflit avec ArcelorMittal, nous y sommes côte à côte et ensemble », a voulu rassurer Arnaud Montebourg en répondant à la colère des Arcelor. Mais sans convaincre.
Un projet de loi doit être adopté à la fin de l'année pour obliger le sidérurgiste à accepter un repreneur.

Le titre de l'encadré ici

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Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, sera l'invité de Jean-Jacques Bourdin vendredi 28 septembre de 8h35 à 9h, en direct sur RMC et sur BFMTV.

La Rédaction