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Finances publiques

Comment Montebourg veut relancer la croissance

Arnaud Montebourg reprend la mains sur l'Economie, avec sa loi sur la croissance, ce jeudi 10 juillet.

Arnaud Montebourg reprend la mains sur l'Economie, avec sa loi sur la croissance, ce jeudi 10 juillet. - -

Le ministre de l'Economie et du Redressement productif présente ce jeudi 10 juillet, les grandes lignes de sa future loi pour la croissance et le pouvoir d'achat. Il compte notamment s'attaquer aux rentes et aux monopoles sur certains secteurs.

Cent jours après avoir été nommé ministre de l'Economie du gouvernement Valls, Arnaud Montebourg va prononcer ce jeudi 10 juillet un discours programme d'une heure à l'occasion de la présentation de sa future "loi "pour la croissance et le pouvoir d'achat".

Il s'agit, explique l'entourage du ministre, de "la feuille de route du redressement économique de la France". Rien que cela. L'occasion de fustiger "l'économie de rente" dénoncée par François Hollande, lundi, lors de son discours d'ouverture de la conférence sociale.

Jusqu'ici, le feu-follet du gouvernement s'est fait le chantre du patriotisme économique, avec un certain succès dans le dossier Alstom, où son action a été saluée par Manuel Valls et François Hollande. Mais avec moins de brio dans celui du rachat de SFR par Numericable et de la consolidation de la téléphonie.

Arnaud Montebourg va désormais s'atteler à démontrer que le mot "Economie" dans son portefeuille de ministre de "l'Economie du Redressement productif et du Numérique" n'est pas là que pour le prestige.

"De nouveaux rapports économiques"

Jusqu'ici, peu d'éléments ont circulé sur le contenu de ce grand projet. Tout juste le ministre a-t-il indiqué sur BFMTV, le 30 juin, que "nous pouvons imaginer aujourd'hui de nouveaux rapports économiques dans tout un tas de secteurs". Ajoutant: "nous avons à réformer les mécanismes profonds de l'économie. Nous avons des phénomènes de rentes, de monopoles. Il n'y a pas trop de débat sur le sujet". Place donc aux actes.

En d'autres termes, la loi devrait s'attaquer aux secteurs trop protégés et pas assez ouverts à la concurrence pour faire baisser les prix. Coïncidence, l'Autorité de la concurrence présence ce jeudi son bilan 2013 dans lequel elle cible justement les professions réglementées.

Les professions réglementées dans le viseur

Ce qui serait aussi le moyen de répondre aux exigences de la Commission européenne qui dans, ses recommandations de juin dernier, demandait à la France de à supprimer "les restrictions injustifiées à l'accès aux professions réglementées et à l'exercice de ces professions".

De plus, dans son programme national de réformes transmis à la Commission au printemps, l'exécutif énumérait les réformes déjà entreprises, citant notamment la loi Hamon qui libéralisait le marché des lunettes.

Il ajoutait que "ces réformes pourront être approfondies notamment par la définition, sur la base d’un avis de l’Autorité de la Concurrence, d’une méthode d’orientation vers les coûts des tarifs réglementés de certaines professions". Les notaires, les avocats sont donc autant de professions qui pourraient se retouver dans le viseur.

Une autre piste de réforme devrait être l'ouverture à la vente en grande distribution d'un certain nombre de médicaments. En décembre dernier, l'Autorité de la Concurrence avait d'ailleurs émis un avis favorable pour "une ouverture limitée et encadrée" de certains produits pharmaceutiques tels que les autotests de grossesse, de glycémie, ou encore des médicaments sans ordonnance (over the counter), non remboursés.

Julien Marion