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Economie et Social

Moral économique des Français : du mieux mais toujours de la défiance

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- - Philippe Huguen - AFP

Selon notre baromètre réalisé par Odoxa, l’indice de moral économique de févier perd deux points, il se situe à un niveau très bas (-58).

Du mieux mais pas encore la confiance. Voilà comment on pourrait résumer le moral économique des Français pour février. En effet, ka différence entre les plus confiants en l’avenir économique et les moins confiants s’établit à -58, soit une baisse de deux points.

Si cet indice n’est tout de même pas aussi catastrophique qu’en décembre dernier (-70), son faible niveau indique que les Français sont toujours très défiants envers la conjoncture, un écho aux faibles chiffres de la croissance annoncés il y a quelques jours par Bruno Le Maire. 79% de nos concitoyens se disent « plutôt moins confiants » concernant l’avenir de la situation économique en France.

Même si les CSP+ sont comme toujours plus nombreux à se déclarer « plutôt plus confiant » (29%, vs 17% des CSP-), ce pessimisme est largement partagé : par toutes les catégories de la population et par l’ensemble des sympathisants de l’opposition (de 75 à 90% de défiants). Même près d’un sympathisant LaRem sur deux (47%) se montre pessimiste. La proportion d’optimistes chez les fidèles au Président perd 19 points ce mois-ci.

Un effet « Prime Macron » ?

Les mesures destinées à améliorer le pouvoir d’achat n’ont donc pas permis de faire décoller le moral économique. La « Prime Macron » (distribuée aux salariés par les entreprises qui le souhaitent sans charges et défiscalisée) ne bénéficie certes pas à une majorité de Français mais pourrait concerner un nombre loin d’être négligeable.

17% des Français (et 26% des salariés) nous indiquent qu’ils bénéficient ou pensent bénéficier de cette prime directement ou via leur conjoint. Si l’on projette ce chiffre sur la population adulte, cela signifie qu’environ 8,8 millions de personnes pourraient la toucher.

Cet argent permettra-t-il de relancer le pouvoir d’achat ? Seule une minorité de bénéficiaires potentiels la dépensera (41%). Les 59% restant la mettront soit de côté sur leur compte-courant (29%), venant ainsi renforcer l’argent dormant (14 000€ en moyenne par ménage au premier trimestre 2018 selon la BPCE) soit la placeront « sur un compte qui rapporte » (Assurance vie, PEL, etc.) pour 30% d’entre eux.