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Muriel Pénicaud confirme la mise en place de quotas annuels d'immigration professionnelle

Invitée sur BFM Business, la ministre du Travail explique que des listes de métiers en tension seront fixées tout en soulignant que ces quotas ne feront pas augmenter le volume de l'immigration professionnelle jugée "modeste".

C'est désormais officiel, le gouvernement entend mettre en place des "quotas" ou "objectifs chiffrés" d'immigrés "professionnels", fixés chaque année, dès l'été prochain, afin de faire converger recrutements et besoins de travail. Invitée sur BFM Business lors du salon Impact PME, organisé par BFM Business et la CPME, la ministre du Travail Muriel Pénicaud donne plus de détails.

"L'immigration professionnelle, ça concerne aujourd'hui 33.000 personnes par an qui arrivent en principe pour répondre à des besoins de l'économie qu'on n'arrive pas à pourvoir en France. La première priorité, c'est de mettre le paquet sur la formation des jeunes. (...) Mais ensuite, il y a les besoins non couverts et les fameux métiers en tension. Les entreprises le vivent tous les jours. Il y a des filières entières, certains métiers du bâtiment, de l'automobile (...). Mais on manque aussi de géomètres, de dessinateurs. C'est des jobs sur lesquels historiquement on n'a pas assez investi dans la formation. On est en train de le faire", a expliqué Muriel Pénicaud.

En attendant, "Il faut pouvoir permettre une immigration professionnelle mesurée, dont on maîtrise les flux mais qui corresponde aux besoins non couverts. Donc on va travailler avec les partenaires sociaux et les régions, Pôle Emploi et la Dares pour repérer tous les besoins".

Combien de personnes seront concernées? Y-a-t-il un risque d'appel d'air? "Aujourd'hui, c'est 33.000 et je n'ai pas de raison de penser que ça changera beaucoup, ça ne se décrète pas, ça se constatera".

"Ca ne se met pas par décret (...) les postes non pourvus c'est 300.000 à 4000.000". Mais "il y en a une grande partie qu'on peut pourvoir en investissant dans la formation et l'apprentissage et en transformant les règles de l'assurance chômage aussi. Mais il faut que les entreprises puissent aussi embaucher en complément des personnes qui viennent d'autres pays", souligne la ministre.

"Par contre, on fera des mesures beaucoup plus simples" pour les "métiers dont on a besoin", ajoute-t-elle. "La procédure sera très simple pour les entreprises derrière et avec de gros programmes d'intégration", promet également Muriel Pénicaud.

Olivier Chicheportiche