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Net ralentissement des immatriculations en avril en France

es immatriculations de voitures neuves en France ont progressé de 1,9% en avril sur un an pour s'établir à 190.986 unités, annonce le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA), ce qui marque un ralentissement imputable à la baisse de l'effet

es immatriculations de voitures neuves en France ont progressé de 1,9% en avril sur un an pour s'établir à 190.986 unités, annonce le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA), ce qui marque un ralentissement imputable à la baisse de l'effet - -

par Gilles Guillaume PARIS - Les immatriculations de voitures neuves en France ont sensiblement ralenti en avril, conséquence de la fin du coup de...

par Gilles Guillaume et Helen Massy-Beresford

PARIS (Reuters) - Les immatriculations de voitures neuves en France ont sensiblement ralenti en avril, conséquence de la fin du coup de fouet imprimé au marché depuis la fin de l'année dernière par la prime à la casse.

Cela confirme la période d'incertitude dans laquelle entre maintenant le secteur.

Les nouvelles immatriculations ont progressé de 1,9% en avril sur un an dans l'Hexagone pour s'établir à 190.986 unités, a annoncé lundi le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). En mars, elles bondissaient encore de 17,9%, toujours dopées par les immatriculations de voitures commandées fin 2009 pour profiter de la prime à 1.000 euros.

Celle-ci a été ramenée à 700 euros depuis le 1er janvier, et tombera à 500 euros au second semestre.

"On voit ici l'impact de la réduction progressive de la prime à la casse, il y a une certaine décrue dans la catégorie des petites voitures, celles qui ont le plus profité du dispositif, et on sait qu'on va passer dans le négatif à la fin de l'année", a commenté un porte-parole du CCFA.

"Malgré cela, les remontées que nous avons des constructeurs montrent aussi que les niveaux de commandes pour les nouveaux modèles et pour les voitures de taille moyenne se tiennent bien, ce qui signifie que le marché résiste toujours en dépit de la baisse des aides."

"UN RETOUR À LA NORMALE"

Ce rééquilibrage du marché est illustré chez Renault par la famille Megane, dont les immatriculations sont restées quasiment stables d'un mois sur l'autre, chez Peugeot dont les ventes de 308, 3008 et 5008 sont en hausse, et chez Citroën par le bon démarrage de la DS3.

"On observe un certain essoufflement sur les voitures particulières puisque le mois d'avril signe la plus petite croissance depuis douze mois", commente Flavien Neuvy, responsable de l'Observatoire Cetelem de l'automobile. "Mais au final, le recul du marché cette année sera moins marqué, moins prononcé que ce qui était souvent anticipé à la fin de l'année dernière. 2010 marque un certain retour à la normale."

Les principaux constructeurs français attendent une contraction de 9% à 10% du marché automobile européen cette année, la seconde partie de 2010 s'annonçant plus difficile avec la fin des primes et un comparatif de plus en plus défavorable par rapport au boom de la fin 2009.

En Espagne, où les primes resteront en vigueur au moins jusqu'à fin juin, les immatriculations de voitures neuves ont encore grimpé de 39,3% en avril. Les ventes de voitures aux États-Unis et en Italie seront publiées quant à elles en fin de journée.

Le mois dernier a compté 21 jours ouvrables, autant qu'avril 2009, mois qui avait aussi été marqué par les premiers pas des nouvelles plaques d'immatriculations. Celles-ci avaient contribué à gonfler les chiffres de l'an dernier, ce qui est susceptible de fausser légèrement les comparaisons.

Sur l'ensemble des quatre premiers mois de 2010, les immatriculations dans l'Hexagone ressortent en augmentation de 12,9% à 785.706 unités.

VIGUEUR DES FRANÇAISES, EMBELLIE DANS LES UTILITAIRES

Les ventes de voitures du groupe PSA Peugeot Citroën ont progressé de 7,3%, mais celles de la marque Citroën ressortent en baisse de 8,6% sur le mois tandis que les immatriculations de la marque Peugeot ont augmenté de 24,2%.

La baisse enregistrée par Citroën s'explique notamment par un comparatif plus défavorable que chez les autres marques françaises. En avril 2009, un mois après le lancement du petit monospace C3 Picasso, la marque aux chevrons avait surperformé ses deux homologues françaises.

Du côté du groupe Renault, les immatriculations ont progressé de 17,2% - soit une hausse de 9% pour la marque au losange et à nouveau un bond de plus de 100% pour Dacia (Logan, Sandero et Duster).

Les marques françaises ont encore tiré leur épingle du jeu, avec une hausse de 8% contre une baisse moyenne de 4,9% pour les marques étrangères, qui ont connu des fortunes très contrastées sur le mois.

"On voit que les marques françaises continuent de regagner des parts de marché même si l'effet prime à la casse s'estompe, alors que depuis quatre à cinq ans, elles perdaient en gros deux points de parts de marché chaque année", poursuit Flavien Neuvy.

L'embellie observée sur le marché des utilitaires, particulièrement affecté par le ralentissement des échanges économiques, s'est par ailleurs confirmée en avril et pourrait contribuer à sauver l'année 2010 en prenant le relais des primes.

Les immatriculations d'utilitaires légers ont grimpé de 32,2% le mois dernier, marquant une accélération après la hausse de 16,5% observée en mars (+11,4% en données corrigées des jours ouvrables).

Dans les véhicules industriels de plus de 5,1 tonnes, la baisse s'est quant à elle atténuée à 9,4%, contre une chute de 28,4% en mars.

Edité par Dominique Rodriguez