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Niches, plus-values immobilières, ISF : La folle semaine fiscale

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Pas un jour sans un bruit autour de la fiscalité. Discrètement, mais sûrement, nous venons de vivre une semaine agitée en matière fiscale. Quelle sera la dernière trouvaille ?

Depuis une semaine, les idées pleuvent pour la fiscalité. Les niches fiscales ont été le principal sujet d'actualité. Faut-il y toucher ou pas ? Selon France info, Emmanuel Macron a tranché : "on ne touche pas aux niches fiscales" car les réduire c'est une hausse d'impôt (ce qui est vrai). Le Président ferme donc la séquence "niches fiscales" enclenchées par Gérald Darmanin.

Le ministre de l'Action publique avait enchaîné les sorties : "Je veux baisser le plafond global des niches fiscales, puis finalement les mettre sous condition de ressource... et cibler les 10% les plus riches (personne à plus de 4 400 euros par mois). Ah, j'oubliais : on épargnerait les emplois à domicile."

Donc voilà un sujet qui semble réglé, à l'inverse d'autres idées fiscales fleurissent, comme celle de 22 députés LREM qui viennent de proposer un "nouvel ISF" pour ressusciter la niches fiscale ISF-PME (baisse de l'ISF en échange d'investissement dans une PME). En clair : imposer un ISF comme avant à ceux qui refusent d'investir dans une PME. Avec cette proposition, l'ISF deviendrait en plus une fiscalité coercitive.

Cette semaine, il y a eu aussi la séquence : et si on taxait les plus-values lors de vente de sa résidence principale quand elles ont été artificiellement gonflé par une nouvelle infrastructure. Exemple : l'immobilier bordelais avec l'arrivée du TGV. Là aussi, il a fallu que Emmanuel Macron trouve l'idée intéressante à Bourg-de-Péage fin janvier pour que l'on observe des effets sur les agents économiques. Résultat, rien ne changera.

Puis il y a eu la séquence : et si on mettait la TVA à "0" sur certains produits ? Une solution qui ne permet pas de cibler une catégorie de revenus et qui en l'état serait refusée à Bruxelles.

Attention danger

Tout ça montre que c'est avant tout le bazar et l'instabilité fiscale qui fabriquent de la confusion et de l'incertitude. Tous ces atermoiements deviennent le meilleur moyen pour casser les espoirs de croissance liés aux 11 milliards d'euros de pouvoir d'achat. C'est aussi le meilleur moyen pour que le ménage qui voulait consommer épargne et l'investisseur qui voulait investir renonce.

Note à Emmanuel Macron : ne jamais sous-estimer les messages envoyés par les choix politiques avant même qu'ils ne soient confirmés. Autre chose, la fiscalité c'est de la nitroglycérine et actuellement, les responsables politiques la manipulent comme de l'eau minérale. Attention danger !