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Nicolas Sarkozy accueilli à bras ouvert par Gordon Brown

A moins de deux mois d'élections générales britanniques incertaines, Nicolas Sarkozy a multiplié vendredi les démonstrations d'amitié envers le Premier ministre travailliste Gordon Brown. /Photo prise le 12 mars 2010/REUTERS/Andrew Winning

A moins de deux mois d'élections générales britanniques incertaines, Nicolas Sarkozy a multiplié vendredi les démonstrations d'amitié envers le Premier ministre travailliste Gordon Brown. /Photo prise le 12 mars 2010/REUTERS/Andrew Winning - -

par Emmanuel Jarry LONDRES - A moins de deux mois d'élections générales britanniques incertaines, Nicolas Sarkozy a multiplié vendredi les...

par Emmanuel Jarry

LONDRES (Reuters) - A moins de deux mois d'élections générales britanniques incertaines, Nicolas Sarkozy a multiplié vendredi les démonstrations d'amitié envers le Premier ministre travailliste Gordon Brown.

Après un déjeuner de travail au 10, Downing Street, il a cependant aussi rencontré pendant une demi-heure le chef de l'opposition David Cameron, mais en terrain neutre - la résidence de l'ambassadeur de France à Londres.

Si la date n'est pas encore officiellement confirmée, les élections britanniques pourraient avoir lieu le 6 mai.

Longtemps donné largement vainqueur, le Parti conservateur n'a plus que quelques points d'avance dans les sondages sur les travaillistes, au point qu'il pourrait ne pas y avoir de majorité absolue dans la prochaine Chambre des Communes.

Bien que gouvernées au centre-droit, la France et l'Allemagne ne cachent pas qu'elles préfèreraient continuer à travailler avec Gordon Brown, plutôt qu'avec un gouvernement dirigé par le très eurosceptique David Cameron.

Nicolas Sarkozy est lui-même confronté à une échéance électorale délicate, les élections régionales des 14 et 21 mars qui s'annoncent très mal pour son parti, l'UMP.

A son arrivée à la résidence de Gordon Brown pour un déjeuner de travail officiellement consacré à la préparation du Conseil européen des 25 et 26 mars, il a été littéralement étreint par le Premier ministre britannique.

Un peu plus tard, lors d'une conférence de presse commune, les deux hommes n'ont eu de cesse d'échanger des amabilités.

Nicolas Sarkozy est un de "mes très bons amis" et un "Européen remarquable", a déclaré Gordon Brown, qui s'est réjoui de ce que la Grande-Bretagne et la France "travaillent toujours plus étroitement ensemble".

"ENTENTE FORMIDABLE À GRANDE VITESSE"

Il s'est dit "très reconnaissant" envers Nicolas Sarkozy et son épouse Carla pour leur "amitié personnelle" à son égard et il a assuré qu'il ne croyait pas du tout ce qu'il lisait dans la presse britannique sur les rumeurs de difficultés conjugales du couple présidentiel français.

Nicolas Sarkozy a pour sa part dit avoir toujours trouvé en Gordon Brown un "réformateur convaincu et convainquant".

"Je n'ignore nullement nos différences. Il est Anglais, je suis Français, il est socialiste, je ne le suis pas - c'est moins grave", a-t-il dit. "Et, en même temps, on a toujours travaillé (...) en confiance."

Pour preuve de leur "entente formidable à grande vitesse", selon la formule du Premier ministre britannique, tous deux ont assuré qu'ils étaient d'accord sur presque tous les sujets.

Ils ont ainsi fait état de progrès dans leurs discussions sur la création d'une taxe internationale sur les transactions financières et de leur volonté d'aboutir à un "bon équilibre" en ce qui concerne la régulation des fonds spéculatifs en Europe - un sujet hautement sensible pour Londres et sa City.

Gordon Brown a également dit partager la déception de Nicolas Sarkozy après la mise à l'écart d'EADS du marché des avions ravitailleurs de l'US Air Force.

Nicolas Sarkozy a pour sa part regretté, quelques instants avant son entretien avec David Cameron, que celui-ci ait retiré le Parti conservateur britannique du Parti populaire européen, qui fédère les formations de droite et de centre-droit au Parlement européen.

"Dans un contexte de pré-campagne électorale britannique, David Cameron a souhaité rencontrer Nicolas Sarkozy", expliquait ces derniers jours l'Elysée.

Vendredi après-midi, l'entourage du président français se bornait à déclarer que l'entretien, "amical et chaleureux", avec le dirigeant conservateur, avait été "une mise en perspective du partenariat franco-britannique dans toutes ses dimensions".

Edité par Yves Clarisse