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Nicolas Sarkozy promet une réforme des retraites "juste"

Le chef de l'Etat à la mairie de Laon. Nicolas Sarkozy a promis que les spécificités des fonctionnaires seraient prises en compte dans la réforme des retraites, qu'il s'est engagé à mener de façon "juste". /Photo prise le 2 mars 2010/REUTERS/Philippe Woja

Le chef de l'Etat à la mairie de Laon. Nicolas Sarkozy a promis que les spécificités des fonctionnaires seraient prises en compte dans la réforme des retraites, qu'il s'est engagé à mener de façon "juste". /Photo prise le 2 mars 2010/REUTERS/Philippe Woja - -

par Yann Le Guernigou LAON, Aisne - Nicolas Sarkozy a promis que les spécificités des fonctionnaires seraient prises en compte dans la réforme des...

par Yann Le Guernigou

LAON, Aisne (Reuters) - Nicolas Sarkozy a promis que les spécificités des fonctionnaires seraient prises en compte dans la réforme des retraites, qu'il s'est engagé à mener de façon "juste".

En visite dans la préfecture de l'Aisne, le chef de l'Etat a plus généralement défendu toutes les réformes menées dans la fonction publique, aujourd'hui particulièrement défiante envers sa politique, que ce soit en matière de statut, rémunération ou effectif.

"J'ai bien conscience de tous les changements qu'on vous impose. C'est normal que ça crée du stress et de l'inquiétude", a-t-il dit devant le personnel de la mairie de Laon.

Un sondage publié le mois dernier a fait apparaître que la politique de Nicolas Sarkozy à l'égard des fonctionnaires était désapprouvée par 57% des Français, la proportion bondissant à 72% chez les salariés du secteur public.

Au cours d'une table ronde organisée par la suite avec des représentants des trois fonctions publiques - Etat, territoriale et santé - il a une nouvelle fois justifié la politique de non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite par l'inflation des embauches entre 1981 et 2007.

Il a mis en face la revalorisation des traitements qui découle de cette pratique, le gouvernement ayant promis d'y consacrer 50% des économies réalisées.

S'agissant des retraites, un des grands chantiers sociaux de 2010, il a souligné que la fonction publique n'échapperait pas à la réforme mais que celle-ci devrait tenir compte de sa spécificité, comme son niveau de pensions actuellement calculé sur les six derniers mois de carrière contre 25 ans dans le privé.

"Il y a ceux qui protestent contre cette 'spécificité'. Je rappelle que les primes ne sont pas dans le calcul des six derniers mois. On mettra tout sur la table !", a assuré Nicolas Sarkozy.

"Je ferai la réforme des retraites mais je la ferai de façon juste et, dans mon esprit, ça concerne les fonctionnaires aussi", a-t-il ajouté, en s'engageant à ne "pas faire les choses derrière le rideau".

RARE BAIN DE FOULE

Le chef de l'Etat a abordé d'autres sujets sensibles comme la valorisation des compétences dans la fonction publique, ses concours d'accès dont la difficulté théorique l'"effare" ou sa mobilité qu'il a jugé insuffisante.

Sur ce dernier point, il a déploré la polémique récente, "effrayante de mauvaise foi", autour du décret instituant la mise en disponibilité sans salaire d'un agent qui refuserait trois propositions de mutation.

"Aujourd'hui, quelqu'un dont le poste est supprimé n'a aucune protection. Ce que nous avons mis en place, c'est un système où il y aura trois propositions qui tiennent compte de votre famille, de l'endroit où vous habitez, de vos compétences. C'est beaucoup plus protecteur", a-t-il dit.

"Je souhaite également qu'on arrête de faire cette séparation entre fonction publique territoriale et fonction publique nationale (...) Il n'y a pas une petite et une grande (fonction publique), pas une noble et une qui ne l'est pas. Il faut mettre de la fluidité dans tout ceci", a-t-il ajouté.

Fait inhabituel pour ses déplacements en province, généralement limités à deux ou trois heures sous étroite surveillance policière, Nicolas Sarkozy s'est livré à un bain de foule dans le vieux centre de Laon, le temps de gagner à pied la mairie après une courte visite à la direction départementale de la Cohésion sociale de l'Aisne.

Des gens de tous âges, hommes, femmes, jeunes, se pressaient sur son passage et il a fait enlever des barrières de sécurité pour les approcher, serrer des mains et même embrasser un enfant.

"On a séché les cours pour venir vous voir", a dit un adolescent, alors qu'une personne âgée l'invitait à "penser à nos retraites".

Édité par Gilles Trequesser