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Nicolas Sarkozy s'efforce de rassurer les gendarmes

Nicolas Sarkozy à la Lamotte-Beuvron. Le chef de l'Etat s'est efforcé de rassurer des gendarmes inquiets sur leur avenir et leur statut militaire, 18 mois après leur intégration au sein du ministère de l'Intérieur. /Photo prise le 3 juin 2010/REUTERS/Phil

Nicolas Sarkozy à la Lamotte-Beuvron. Le chef de l'Etat s'est efforcé de rassurer des gendarmes inquiets sur leur avenir et leur statut militaire, 18 mois après leur intégration au sein du ministère de l'Intérieur. /Photo prise le 3 juin 2010/REUTERS/Phil - -

LAMOTTE-BEUVRON, Loir-et-Cher - Nicolas Sarkozy s'est efforcé jeudi de rassurer des gendarmes inquiets sur leur avenir et leur statut militaire, 18...

LAMOTTE-BEUVRON, Loir-et-Cher (Reuters) - Nicolas Sarkozy s'est efforcé jeudi de rassurer des gendarmes inquiets sur leur avenir et leur statut militaire, 18 mois après leur intégration au sein du ministère de l'Intérieur.

Selon un sous-officier, qui a assisté à un déjeuner de travail à huis clos avec le groupement de gendarmerie du Loir-et-Cher à Neung-sur-Beuvron, le président de la République a néanmoins confirmé la baisse de leurs effectifs et le non remplacement d'un départ à la retraite sur deux.

Le président de la République avait auparavant visité la brigade de Lamotte-Beuvron, à moins d'une vingtaine de kilomètres de Neung-sur-Beuvron, dans le même département, où il a défendu le rapprochement police-gendarmerie amorcé en 2009, qui avait suscité beaucoup de grincements de dents.

"C'est un choix que j'ai assumé (...) qui est absolument sans retour", a-t-il déclaré. "Il y a deux forces de sécurité en France qui ont les mêmes responsabilités, que nous traiterons à égalité et qui doivent être mises sous même commandement."

"Qui peut concevoir que la délinquance rurale dépende du ministre de la Défense et que la délinquance urbaine dépende du ministre de l'Intérieur ?" a-t-il ajouté.

Le chef de l'Etat, qui était accompagné par le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, a fait valoir que la gendarmerie avait souvent été le parent pauvre des quatre forces armées (Armée de terre, Armée de l'air, Marine et Gendarmerie).

"Est-ce qu'il vaut mieux être dans un ministère à deux forces ou dans un ministère à quatre armes ?" a-t-il dit aux gendarmes de Lamotte-Beuvron et à leurs familles, rassemblés dans la cour de la caserne.

Il cependant assuré que les gendarmes, qui sont environ 100.000, garderaient leur statut et leurs missions militaires.

Mais les gendarmes voudraient également bénéficier des mêmes droits que les policiers, notamment la possibilité de se syndiquer, si leurs missions s'apparentent à celles de leurs homologues, par exemple en termes d'objectifs chiffrés.

Nicolas Sarkozy a estimé qu'il y avait maintenant beaucoup de similitudes entre le travail de la police en milieu urbain et celui de la gendarmerie en milieu rural.

"Je sais que votre travail est difficile mais, en même temps, nous avons décidé une lutte contre le crime implacable", a souligné le chef de l'Etat, qui a été ministre de l'Intérieur pendant près de quatre ans, entre 2002 et 2007.

"TONFA" ET "TASER"

Il a notamment souhaité que les gendarmes mettent "le paquet" sur l'élucidation des crimes et actes de délinquance, qui constitue, selon lui, un "point faible".

Lors d'un échange avec quatre gendarmes, il s'est félicité du changement de tenue de travail opérée en 2006, quand il était ministre de l'Intérieur, en même temps que la dotation d'unités d'intervention en pistolets à impulsion électrique, le "Taser".

Les gendarmes ont alors adopté la casquette, le pantalon façon treillis et les chaussures montantes type parachutistes.

"Moi je vous dis une chose : on ne peut pas courir après des délinquants avec des chaussures basses", a déclaré Nicolas Sarkozy. "Le pantalon à pli c'est parfait mais ce que vous avez est plus adapté au métier qui est le vôtre."

Le chef de l'Etat a également fait l'éloge du "tonfa" (un bâton qui trouve son origine dans les arts martiaux que certains gendarmes jugent peu adapté à leur mission de proximité.

"Je sais que vous êtes attachés au bâton télescopique. Mais le tonfa présente un avantage c'est que c'est une arme de défense autant qu'une arme d'attaque", a-t-il déclaré.

Il s'est livré à une démonstration avec un Taser et a souligné que son système de visée à rayon laser était en lui-même dissuasif - "C'est mieux que les effectifs. On n'a pas assez d'armes non létales", a-t-il souligné.

Emmanuel Jarry, édité Yves Clarisse)