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Finances publiques

Nouvelle explosion de la dette, le déficit fait de la résistance

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La dette a continué d'exploser en 2012 pour atteindre 1 834 milliards d'euros en fin d'année, soit 90,2% du PIB. Le déficit public de la France, lui, n'a été ramené que de 5,3% à 4,8% du PIB, quand le gouvernement visait 4,5%.

Le déficit public de la France n'a été ramené en 2012 que de 5,3% à 4,8% du PIB (produit intérieur brut), en dérapage par rapport à l'objectif du gouvernement qui visait 4,5% en accord avec ses partenaires européens, a annoncé vendredi l'Insee.
La dette publique, elle, a continué d'exploser atteignant fin 2012 un nouveau record à 1 833,8 milliards d'euros soit 90,2% du PIB, plus que les 89,9% prévus par le gouvernement. En 2011, la dette restait encore à 85,8% du PIB.
Le déficit public, qui comprend les comptes de l'Etat, des collectivités locales et de la Sécurité sociale, avait été révisé à 5,3% du PIB en 2011, au lieu de 5,2% d'abord annoncés par l'Insee. Cette révision, ajoutée à la recapitalisation de la banque Dexia intervenue en décembre et à une hausse des dépenses, expliquent le dérapage observé.

Loin, bien loin de l'objectif 3% en 2013

Le gouvernement s'était engagé à réduire le déficit public à 3% du PIB en 2013 mais a reconnu il y a un mois qu'il n'y parviendrait pas. Des discussions sont en cours avec la Commission européenne afin d'obtenir un délai d'un an.
« Les dépenses progressent de 2,9%, davantage que le PIB en valeur (+1,6%) après +2,1% en 2011 », explique l'Insee. Les dépenses de fonctionnement de l'Etat sont notamment en hausse (+2,5%), une accélération « largement liée à des livraisons de matériel militaire plus élevées qu'en 2011 ».
L'investissement public continue de progresser mais plus lentement qu'en 2011 (+1,7% après +3,8%), notamment « en raison d'une forte décélération dans les hôpitaux ».

Explosion du déficit des collectivités locales

L'augmentation des recettes a également ralenti en 2012 par rapport à 2011 (+3,9% après +5,7%), mais se maintient grâce aux impôts sur le revenu et le patrimoine. Les recettes de l'impôt sur le revenu sont en hausse de 8,8 milliards d'euros, celles de la CSG de 3,1 milliards et celles de l'impôt de solidarité sur la fortune de 700 millions.
En revanche, sous l'effet d'une croissance économique inexistante, les impôts sur les produits et la production ralentissent (+2,9% après +5,8% en 2011), en particulier en raison d'un moindre revenu de la TVA (+1,4% contre +3,3% en 2011) et de cotisations sociales moins dynamiques (+2,9% après +4,1%).
Enfin, la décomposition des comptes publics montre que la réduction du déficit en 2012 est essentiellement liée à la baisse de celui de l'Etat, qui diminue de 7,7 milliards d'euros de pertes. Le déficit de la Sécurité sociale se résorbe de 800 millions d'euros alors que celui des collectivités locales passe de 1,5 à 3,1 milliards.

Alexandre Le Mer avec agences