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Les nouvelles têtes du Think tank économique de Matignon

Agnès Bénassy-Quéré. Professeur à l’Université Paris 1, elle devient présidente déléguée du CAE.Spécialiste des questions monétaires et de l’économie internationale, elle dirigeait jusqu’à présent le CEPII, un centre de recherche et de réflexion

Agnès Bénassy-Quéré. Professeur à l’Université Paris 1, elle devient présidente déléguée du CAE.Spécialiste des questions monétaires et de l’économie internationale, elle dirigeait jusqu’à présent le CEPII, un centre de recherche et de réflexion - -

Le Premier ministre a profondément modifié le Conseil d’Analyse économique. Composé d’économistes réputés, celui-ci conseille Matignon sur l’ensemble de sa politique économique. Découvrez une partie de l'équipe dans notre diaporama.

Les Premiers ministres disposent depuis 1997 de leur cercle d’experts écconomiques : le Conseil d’analyse économique (CAE), chargé d’apporter une “expertise indépendante” à Matignon concernant l’ensemble de la politique économique.

Cet organe, qui peut s’apparenter à une sorte de “dream team” d’économistes, dans le sens où des noms très prestigieux le composent, a été profondément remodelé par décret publié le 14 novembre.

Son effectif a été “resserré”, comme l’a souhaité Jean-Marc Ayrault. L’équipe ne compte plus que 15 membres, contre une trentaine auparavant. “Son objectif reste d’apporter au Premier Ministre un conseil de politique économique indépendant et fondé sur une expertise de grande qualité, mais sur un mode plus réactif et collégial. Ainsi, les productions du CAE seront désormais plus fréquentes et plus courtes”, écrit Agnès Benassy Quéré, présidente du CAE.

Cette dernière succède à l'économiste Christian de Boissieu à la tête de cet organe. Parmi les nouveaux membres figurent notamment Philippe Askenazy, de l’Ecole d’économie de Paris, Antoine Bozio, directeur l’institut des politiques publiques, ou encore Pierre-Olivier Gourinchas, de l’université de Berkeley aux Etats-Unis. Pierre Cahuq (Polytechnique) effectue son retour, après avoir été présent entre 2006 et 2010. Tous ces membres sont nommés pour une durée de deux ans et doivent signer une déclaration d’intérêt qui sera rendu publique.

L’équipe choisie par Jean-Marc Ayrault incarne une rupture forte car la quasi-totalité de ces économistes est issue du monde universitaire, aucun ne travaillant directement pour une institution financière comme précédemment.

Trois économistes oeuvrant pour des grands noms du secteur financier sont toutefois nommés en tant que “correspondants”, c’est à dire qu’ils contribueront aux travaux du CAE au cas par cas, en fonction de leurs champs de compétence. Il s'agit de Patrick Arthus, directeur de la recherche économique de Natixis, Laurence Boone, chef économiste Europe chez Bank of America Merrill Lynch, ainsi que Jacques Cailloux, qui occupe la même fonction chez la banque japonaise Nomura.

Des grands noms non renouvelés

Le gouvernement socialiste a mis de côté les économistes du privé. Exit donc Jean-Paul Betbèze (chef économiste chez Crédit Agricole SA), Olivier Garnier (co-directeur des études économiques de la Société Générale) ou encore Jacques Delpla (BNP Paribas).

Parmi les autres économistes qui quittent le navire, on notera Michel Didier président de l’institut Coe Rexecode, proche du patronat, ou encore Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières à Paris-Dauphine. Ce dernier avait été chargé sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy de créer et présider l’Observatoire des prix et des marges alimentaires.

Deux autres pointures s’en vont: le très célèbre Elie Cohen, professeur au CNRS et à Sciences Po, ainsi que Daniel Cohen (ENS), connu pour ses critiques des produits dérivés. Deux économistes qui avaient publiquement soutenu François Hollande dans une tribune du journal Le Monde.

Le titre de l'encadré ici

|||Les quinze membres du CAE

Philippe Askenazy (CNRS), Agnès Bénassy-Quéré (Paris 1), Antoine Bozio (CREST), Pierre Cahuc (Polytechnique), Brigitte Dormont (Paris Dauphine), Lionel Fontagné (Paris 1), Cécilia Garcia Pelanosa (CNRS),Pierre-Olivier Gourinchas (Berkeley),Philippe Martin (Sciences-Po), Guillaume Plantin (Ecole d'Economie de Toulouse), David Thesmar (HEC), Jean Tirole (Ecole d'Economie de Toulouse), Alain Trannoy (EHESS), Etienne Wasmer (Sciences Po), Guntram Wolff (du think tank Bruegel)

Julien Marion