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Finances publiques

On pourra toujours payer cash au PMU

les enjeux hippiques rapportent près de 10 milliards par an

les enjeux hippiques rapportent près de 10 milliards par an - Bertrand Langlois-AFP

Le lobbying du PMU auprès de Bercy a payé: la limitation à 1.000 euros des paiements en espèce à compter du 1er septembre ne s'appliquera pas aux paris hippiques.

A compter du 1er septembre, il ne sera plus possible de payer en liquide au delà de 1.000 euros contre 3.000 actuellement. Un décret du 27 juin acte cette disposition annoncée cet hiver par Michel Sapin, le ministre des Finances, parmi d'autres mesures destinées à rendre plus difficile le financement du terrorisme. Mais il s'agit aussi de lutter contre l'économie souterraine...

Sauf que devant le lobbying discret du PMU, Bercy a cédé : comme le laissait entrevoir BFMBusiness dès mars, il tolérera que les turfistes parient toujours en liquide et qu'ils puissent également se faire payer leurs gains en billets sur les hippodromes, même au delà des 1.000 euros.

Bercy et le PMU ont trouvé une astuce pour habiller cette exception: les gains des courses ne seront pas considérés comme un "règlement d'une dette" au sens du Code monétaire et financier

Le précédent de 2010

Les six millions de turfistes ont l’habitude du cash, cela fait partie du plaisir du joueur, explique le PMU. Dès lors, toute mesure restreignant les échanges en liquide les perturberaient.... 

En 2010, le gouvernement avait ainsi ramené le seuil de paiement de 5.000 à 3.000 euros. Une mesure qui aurait fait perdre au PMU 250 millions d'euros !

L'opérateur a donc fait valoir à Bercy- son autorité de tutelle- qu'il craignait que le phénomène se répète à nouveau, alors même que les paris hippiques sont en baisse depuis 2013 après 15 ans de croissance.

Préserver les intérêts de l'Etat

Or, le PMU finance la filière hippique qui sait très bien se faire entendre de l'Etat. Surtout, le groupement d'intérêt économique à but non lucratif reverse près de 10% de son chiffre d'affaires à l'Etat en taxes, soit 90 millions d'euros par an. 

Dur pour l'Etat de prendre le risque de plomber cette manne, même au nom de la lutte contre le terrorisme et l'économie souterraine...

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P.C