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Orange-Bouygues : les syndicats divergent sur l'échec de l'accord

Les syndicats CFDT de Bouygues Telecom et d'Orange ont regretté l'échec des négociations en vue du rapprochement entre les opérateurs mais pour la CGT, cette issue "n'est pas une mauvaise nouvelle".

Les syndicats CFDT de Bouygues Telecom et d'Orange ont regretté l'échec des négociations en vue du rapprochement entre les opérateurs mais pour la CGT, cette issue "n'est pas une mauvaise nouvelle". - Philippe Huguen-AFP

"Les syndicats CFDT des deux opérateurs regrettent l'échec des négociations. Pas la CGT, pour qui cette issue n'est pas une mauvaise nouvelle. FO et Sud PTT craignent pour l'emploi dans le secteur à moyen terme."

Du côté des syndicats, le mariage raté entre Bouygues Telecom et Orange a été commenté diversement. Alors que l'échec des négociations entre les deux opérateurs fait à la fois des gagnants et des perdants, les syndicats CFDT de Bouygues Telecom et d'Orange l'ont regretté. "Dans un contexte d'un besoin encore accru d'investissements importants et nécessaires dans le haut débit fixe et mobile, l'échec de ces négociations met un coup d'arrêt durable à une recomposition pourtant inévitable du secteur des télécoms en France", écrivent les deux syndicats dans un communiqué de leur fédération, la CFDT communication-conseil-culture (F3C).

La CFDT considère l'échec de l'opération comme une "opportunité ratée" qui "augmente les risques pour l'emploi dans le secteur et risque de diminuer les capacités d'investissement de l'ensemble des acteurs".

Pour la CFDT de Bouygues, le rapprochement "aurait pu être une opportunité pour reclasser l'ensemble des salariés Bouygues Telecom chez Orange en stabilisant le secteur et en garantissant le maintien durable des emplois", souligne la fédération, qui ajoute: "Les salariés de Bouygues Telecom n'ont maintenant plus qu'un seul choix, la stratégie en solitaire".

Chez Orange, l'alliance "aurait pu être créatrice de valeur", "garante des enjeux d'investissement" et "socialement exemplaire", pour au final "mieux affronter demain la consolidation du secteur en Europe", poursuit la CFDT.

Pour la CGT, il s'agissait d'une "opération avant tout financière"

La fédération FO de la communication estime elle aussi que le secteur ne "prospérera pas avec quatre acteurs majeurs". "La question de la consolidation reste ouverte et si elle ne trouve pas de solution, il y aura des morts. Et des salariés sur le carreau", écrit dans un communiqué FO, qui "appelle le ministre de l'Économie" à mettre en oeuvre "une véritable politique publique des télécommunications organisée autour de l'opérateur public".

En revanche, pour la fédération CGT de la communication au contraire, l'échec des négociations "ne constitue pas une mauvaise nouvelle" car "il s'agissait avant tout d'une opération financière visant à une prise de contrôle capitalistique pour des intérêts particuliers". Elle estime que les "10 milliards prévus dans l'opération doivent servir l'investissement et l'emploi".

Enfin, le syndicat Sud PTT a également fait part de ses "inquiétudes" pour l'avenir du secteur après cet échec, même s'il craignait les "conséquences pour l'emploi" d'un mariage avec les risques de "doublons". Selon Sud, "l'avenir ne doit pas se réduire à quelques arrangements entre représentants d'une oligarchie financière", et "l'urgence sociale mérite que l'État soit le garant de l'avenir des investissements dans l'intérêt du public". 

F.B avec AFP