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"Oui, on a évité le grexit" mais…

Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques, était l'invité de BFMTV-RMC ce 21 juillet. S'il estime que la Grèce et ses créanciers vont dans le bon sens, il reconnaît que rien n'est encore gagné.

La Grèce et ses créanciers ne peuvent pas encore souffler. Certes, ils ont réussi à se mettre d'accord, mais il reste encore beaucoup de travail. Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques, était l'invité de BFMTV-RMC ce 21 juillet, et il l'affirme "oui, on a évité le grexit". Néanmoins, il est très clair : "il ne faut pas relâcher les efforts. Cette nouvelle négociation doit être marquée du sceau de l'exigence".

Selon lui, "nous devons préserver l'intégrité et l'irréversibilité de la zone euro". Il explique que "si nous envisageons qu'un pays sorte de l'euro, nous sortons dans le même temps de la monnaie unique et nous passons en zone de taux de change fixe. Et dans l'histoire, elles ont toujours disparu". Il le martèle donc, "il faut que la Grèce reste dans la zone euro". Pour cela, "il faut que l'économie grecque soit attractive. C'est pourquoi, avec l'accord nous avons fait un grand pas".

Tsipras a tourné le dos au nationalisme

D'après lui, si les réformes exigées sont bel et bien mises en place, la Grèce et ses créanciers n'auront pas besoin de tout recommencer. "L'argent rentrera dans les caisses". D'après lui, Alexis Tsipras a fait le bon choix, il a tourné le dos au nationalisme.

Par ailleurs, il s'aligne sur les propos de François Hollande qui propose de créer un gouvernement de la zone euro. "J'ai proposé de reprendre l'idée de Jacques Delors du gouvernement de la zone euro et d'y ajouter un budget spécifique ainsi qu'un Parlement pour en assurer le contrôle démocratique", écrivait-il. Pour Pierre Moscovici, cela permettrait que "les choses soient plus efficaces, qu'il y ait de vraies stratégies macroéconomiques". Il aimerait une Europe plus fédérale qui soit incarnée par un budget et qu'au sein du Parlement européen, soit créé un comité des députés qui appartiennent à la zone euro.

Et enfin, concernant la crise des agriculteurs, Pierre Moscovici estime que "nous devons être à l'écoute des agriculteurs". Selon lui, cette crise - qui n'est pas nouvelle - doit être résolue par la négociation. "Il faut utiliser toutes les ressources de la politique agricole commune". Et il refuse de suspendre les négociations autour du Tafta. "Il ne faut pas renoncer au traité". Et il l'affirme: "je reste optimiste pour la fillière viande, il y a beaucoup de possibilités d'exportations".

D. L.