BFM Business
Economie et Social

Panama Papers: la Société Générale de nouveau face à l’avocat de Kerviel

-

- - Bertrand Langlois - AFP

"Le sénateur Eric Bocquet (Communiste, Républicain et Citoyen) a annoncé que son groupe a l'intention de saisir le bureau de la chambre haute pour que le directeur général de Société Générale soit poursuivi pour faux témoignage. Le sénateur a confié l'affaire à David Koubbi, l'avocat de Jérôme Kerviel."

Après l'affaire Kerviel, le dossier Panama Papers. Frédéric Oudéa, directeur général de Société Générale, a été pointé du doigt par le sénateur Eric Bocquet (Communiste, Républicain et Citoyen), qui a annoncé que son groupe avait l'intention de saisir le bureau du Sénat afin de le poursuivre pour faux témoignage.

Lors d'une audition en 2012, Frédéric Oudéa avait en effet affirmé sous serment, que sa banque avait fermé ses implantations dans les pays figurant sur la liste grise des paradis fiscaux, ainsi que dans les État jugés non coopératifs, parmi lesquels Panama.

Le bureau du Sénat peut ensuite saisir la justice. Un faux témoignage devant une commission parlementaire est passible d'une peine allant jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et de 75.000 euros d'amende.

"De mon côté, et à titre personnel, j'ai mandé un avocat en la personne de Me David Koubbi, spécialiste de ces sujets, pour agir sur le dossier", a ajouté Eric Bocquet. Frédéric Oudéa connaît le défenseur qui est par ailleurs l'avocat de Jérôme Kerviel, l'ancien trader de Société Générale.

Des "amalgammes et des inexactitudes"

Le directeur général de Société Générale, Frédéric Oudéa, a lui-même défendu mercredi 5 avril sa banque, citée dans l'enquête "Panama Papers", après la demande de transparence du ministre des Finances Michel Sapin.

"Je trouve scandaleux les amalgames et les inexactitudes qui sont véhiculés concernant la Société Générale, dans le cadre de cette enquête", a martelé Frédéric Oudéa dans un entretien au Figaro.

Son groupe a notamment été épinglé dans ce dossier par le journal Le Monde pour avoir ouvert 979 sociétés offshore par l'intermédiaire du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca.

"La Société Générale n'a plus aucune implantation dans les paradis fiscaux. Il ne faut pas confondre une implantation détenue et opérée par une banque, et les sociétés et structures qui sont détenues par nos clients", a affirme le directeur général de la Société Générale.

Frédéric Oudéa a souligné que son établissement ne travaillait en offshore qu'avec des clients "dont les motifs sont clairs" et que le fait d'avoir recours à une entité offshore pouvait "avoir bien d'autres motifs que fiscaux", citant par exemple des "situations familiales complexes".

P.S. avec AFP