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Pascal Lamy (ex-OMC): "le patronat doit se mouiller plus"

Pascal Lamy approuve le discours pro-entreprise de Manuel Valls

Pascal Lamy approuve le discours pro-entreprise de Manuel Valls - -

L'ancien directeur général de l'OMC, proche de François Hollande, juge positivement les premiers pas de Manuel Valls dans une interview au Figaro de ce 19 avril. Il critique en revanche la position trop timorée du patronat. .

Donné un temps pour remplacer Jean-Marc Ayrault à Matignon, l'ancien patron de l'OMC et ex-directeur de cabinet de Jacques Delors à Bruxelles se félicite du "ton différent" du discours de Manuel Valls et a "entendu une attitude plus ouverte vis-à-vis des entreprises". C'est ce que dit Pascal Lamy, ce samedi 19 avril, dans une interview au Figaro."A priori, les premiers signaux sont encourageants et se rapprochent d'une version plus moderne de la social-démocratie", ajoute-il.

Ce qui ne l'empêche pas de douter de la pertinence des mesures du pacte de compétitivité. "Techniquement, je ne suis pas sûr, par exemple, que l'allégement des charges des entreprises uniquement sur les bas salaires soit le meilleur levier pour accroître la compétitivé".

Plutot qu'une baisse des charges, Pascal Lamy affirme "qu'il faut donner de l'air aux entreprises et leur assurer un environnement stable pour qu'elles puissent investir, prendre des risques et embaucher".

Essayer autre chose

Il revient également sur la polémique concernant le "smic jeune" lancé par Pierre Gattaz mais qu'il avait initié en suggérant de favoriser les "petits boulots".

"Je vois bien qu'évoquer plus de flexibilité demeure un tabou en France, mais je préfèrerais qu'un chômage à 11% soit tabou!". Il ajoute: " le Smic est évidemment une conquête sociale, mais face à un niveau de chômage qui gangrène notre société, il faut essayer autre chose que les solutions traditionelles".

Modèle italien

Pasacal Lamy n'est pas non plus tendre avec le patronat. " Il serait souhaitable que le monde de l'entreprise se mouille plus en France, à l'image de la Confindustria en Italie, ou du BDI en Allemagne. C'est dommage que l'on entende le Medef que pour plaider une diminution des charges".

Il critique enfin la pratique du dialogue social à la Française". Selon lui, "il faut chasser cette idée que, par définition, le dialogue est un compromis que l'on associe trop souvent en France à une compromission".

P.C