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Passe Navigo: Valls appelle Pécresse à "assumer sa décision"

Manuel Valls rejette la responsabilité de la hausse du passe Navigo sur Valérie Pécresse

Manuel Valls rejette la responsabilité de la hausse du passe Navigo sur Valérie Pécresse - Bertrand Guay - AFP

Le Premier ministre revient dans un entretien au Parisien de ce samedi 2 juillet sur la hausse du passe Navigo de 3 euros. Décision dont il rejette la plus grande partie de la responsabilité sur la présidente de la région Île-de-France.

Manuel Valls règle ses comptes avec Valérie Pécresse. Cette semaine, la présidente Les Républicains a arraché au Premier ministre de nouveaux moyens pour financer le passe Navigo (l'abonnement aux transports en commun franciliens) à tarif unique. Parmi les mesures retenues dans le cadre du contrat passé entre l'État et la région, une hausse du forfait de 3 euros par mois, ce qui fait ainsi grimper le prix à 73 euros.

Une décision impopulaire mais qui semble être un moindre mal pour les usagers alors que Valérie Pécresse menaçait d'instaurer une "taxe Valls" de 10 à 15 euros en cas d'absence de contrat entre l'État et la Région.

Dans un entretien au Parisien de ce samedi 2 juillet, Manuel Valls revient sur ce dossier. Le Premier ministre fait d'abord savoir qu'il n'a guère aimé les intimidations de Valérie Pécresse. "Les phrases comme 'la taxe Valls' sont inutiles. Elles visent à blesser et sont en contradiction avec les choix responsables que nous faisons".

"C'est son choix, je le respecte"

Ensuite, Manuel Valls a appelé la président de la Région à assumer l'ensemble des choix qu'elle a fait. "Après avoir financé les grands travaux, la modernisation des trains, il fallait aussi assurer le fonctionnement quotidien du réseau. Valérie Pécresse a fait plusieurs propositions dont l'augmentation du versement transports payé par les entreprises et la mise à contribution des usagers par l'augmentation du passe. C'est son choix, je le respecte", affirme-t-il.

Et Manuel Valls de faire de même sur la hausse du prix passe Navigo. "C'est sa décision, elle l'assume, comme j'assume avoir signé avec elle un contrat entre l'État et la région pour financer l'extension des lignes de métro et de tramway, les lignes nouvelles du Grand Paris express, la modernisation des RER, notamment la ligne D pour doubler la fréquence des trains", détaille le Premier ministre.

"Tout ceci représente de centaines de millions d'euros en plus. Il fallait trouver de nouvelles recettes, loin de toute démagogie", ajoute-t-il.

Par ailleurs, Manuel Valls indique également au Parisien ne "pas fermer la porte" à une écotaxe pour les poids lourds. Il considère également que le Brexit représente une opportunité pour Paris. "Nous savons que des groupes installés à la City envisagent de la quitter pour Dublin, Amsterdam, Francfort ou Paris. Nous travaillons à des dispositifs qui pourraient permettre de renforcer notre attractivité. Je pense notamment à la fiscalité ou ai statut des expatriés. Aux grandes entreprises internationales je dis donc: 'Welcome to Paris! Venez investir en France", se réjouit-il.

Un discours qui tranche avec celui du ministre des Finances Michel Sapin qui appelait vendredi à ne pas "se partager les dépouilles" britanniques après le Brexit.

J.M.