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SNCF, fonctionnaires: Pavageau redoute "des risques de radicalisation"

Invité de BFM Politique ce dimanche, le secrétaire général de Force ouvrière déplore l'absence de prise en compte par le président de la République des propositions des partenaires sociaux. Il craint que cette méthode ne pousse certains à se radicaliser pour se faire entendre.

Le secrétaire général de Force ouvrière (FO), Pascal Pavageau, était l'invité de BFM Politique de dimanche. Deux rendez-vous importants vont avoir lieu pour les syndicats dans les prochaines jours.

D'abord le 11 juillet, l'ensemble des huit organisations syndicales et des trois organisations patronales vont tenter de se mettre d'accord sur un agenda social. Puis le président de la République, Emmanuel Macron, les recevra le 17 juillet.

"J’espère qu’il y aura un avant 17 juillet 2018 et un après", a lancé Pascal Pavageau et "que cet après sera radicalement différent en terme de méthode". Pour le syndicaliste, le chef de l'État "marche seul depuis un an", définissant les réformes sans tenir compte des corps intermédiaires et notamment des partenaires sociaux.

Le patron de FO n'est pas le seul à faire cette critique. "La méthode Macton, c'et 'vous discutez, je tranche'", avait résumé son homologue de la CFDT, Laurent Berger. "Ça ne fonctionne pas et c’est extrêmement dangereux", a renchéri Pascal Pavageau.

"La manifestation ou la grève ne suffisent plus"

Ce choix de méthode de l'exécutif inquiète Pascal Pavageau. Il "alerte" que cette "radicalité de l'absence de discussion" du président de la République, ne "pousse à la radicalisation d'actions au niveau des entreprises comme des administrations". "On avait le candidat 2.0 et on a la président un point c’est tout", ironise-t-il.

La faible mobilisation des fonctionnaires lors de la dernière journée de grève du 22 mai. "Faut-il s'en réjouir? Surtout pas. Parce que ça veut dire que les fonctionnaires disent 'la manifestation ou la grève ne suffisent plus, donc il faut trouver d'autres modes d'actions beaucoup plus fortes beaucoup plus radicales'."

Pascal Pavageau observe que les cheminots ont été "humiliés", que la négociation, désormais sur la convention collective, leur est toujours refusée. "Donc ils sont toujours dans la mobilisation et il y a des risques en matière de radicalisation."

J.-C.C.