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Peut-on augmenter les profs?

Vincent Peillon, le ministre de l'Education nationale, est prudent sur une revalorisation des traitemets des enseignants

Vincent Peillon, le ministre de l'Education nationale, est prudent sur une revalorisation des traitemets des enseignants - -

Le projet de loi d'orientation sur l'école est examiné ce mercredi 23 janvier en Conseil des ministres. Le gouvernement reste cependant flou sur ses intentions de revaloriser les traitements des enseignants.

Priorité de François Hollande, l'enseignement va constituer le plat de résistance du Conseil des ministres de ce mercredi 23 janvier. Vincent Peillon, le ministre de l'Education nationale va, en effet, présenter son projet de loi d'orientation et de programmation destiné à "refonder l'école".

Au menu de la future loi : rénovation des programmes, réforme des rythmes sclolaires et embauche de 6 000 enseignants durant le quinquennat conformement à la promesse du candidat Hollande.

Reste "la" vraie question qui interesse directement les enseignants : le gouvernement va-t-il revaloriser leurs salaires ? Ou plus exactement peut-il le faire au moment où il cherche 60 milliards d'euros d'économies budgétaires dont 10 cette année ?

Mesures catégorielles

Sur le sujet, Vincent Peillon est resté discret jusqu'à présent. Tout comme Pierre Moscovici, le ministre de l'Economie, qui n'a pas voulu aborder le sujet ce mercredi 23 janvier sur BFMTV et RMC.

Vincent Peillon a seulement évoqué un rattrapage des traitements des professeurs des écoles (les anciens instituteurs) par rapport à ceux du secondaire "dans la durée". Les premiers démarrent à 1 700 euros nets par mois quand un certifié touche 1 790 euros et un agrégé 1 960 euros, primes et heures supplémentaires non comprises. Concernant tous les enseignants cette fois, le gel du point d'indice qui sert de base au calcul des traitements des fonctionnaires a entraîné une baisse de leur pouvoir d'achat.

En terme macro-économique cette fois, la donne est différente. La masse salariale de l'enseignement va déjà augmenter de 3% en 2013. Si cette hausse est en partie liée à l'augmentation des cotisations sociales payées par l'Etat et les enseignants, 93,7% du budget de l'Education nationale est consacré à la rémunération des 850 000 enseignants et des 120 000 autres fonctionnaires du ministère, soit 59 milliards d'euros en 2013. A la différence des autres ministères non prioritaires, le budget de l'Education nationale ne doit pas subir le rabotage de 7% imposé par Matignon.

En 2013, les mesures dites catégorielles, en clair les revalorisations de carrière de certains enseignants coûteront 93,7 millions d'euros au budget (par exemple 6,6 millions pour la revalorisation des débuts de carrière, 2 millions pour les directeurs d'écoles....). De leur côté, les mesures générales de revalorisation entraîneront une augmentation de 55 millions du budget personnel.

Le gouvernement peut-il aller au delà ? En tout cas, sûrement pas en 2013.

Patrick Coquidé