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Pierre Moscovici: commissaire européen? "Je m'y prépare"

Pierre Moscovici, l'ancien ministre de l'Economie, était l'invité de BFM Business.

Pierre Moscovici, l'ancien ministre de l'Economie, était l'invité de BFM Business. - -

L'ancien ministre de l'Economie était l'invité de BFM Business, ce lundi 26 mai. Il est évidemment revenu sur les élections de la veille, mais aussi sur son ambition européenne et les difficultés que va rencontrer la France.

Alors que son eviction du poste de ministre de l'Economie, lors du dernier remaniement ministériel, semblait envoyer Pierre Moscovici tout droit vers la Commission européenne, l'issue du scrutin de la veille pourrait contrarier ses plans.

Invité de BFM Business, l'ancien membre du gouvernement Ayrault a balayé l'ensemble de l'actualité, sans concession ni pour ses adversaires, ni pour son propre camp.

> Son ambition pour un poste de commissaire européen

Même s'il n'existe pas de candidature officielle pour un poste de commissaire européen, Pierre Moscovici n'a pas caché son ambition. "Je refuse de me mettre dans une quelconque compétition. En revanche, le chef de l’Etat peut estimer qu’on a les qualités. Pour ma part, je m’y sens prêt et je m’y prépare", a-t-il ainsi déclaré.

Et alors que certaines rumeurs lui attribuent le portefeuille des Affaires sociales, il a simplement assuré: "prêter les Affaires sociales à la France aujourd’hui, ça n’a pas de sens".

> Les conséquences du scrutin européen

L'ancien ministre a reconnu que porter la voix de la France au Parlement européen était "plus compliqué pour nous. D’abord parce qu’il y a un bloc eurosceptique très fort –le FN fait plus d’un tiers des sièges français. Ensuite car les deux grandes formations du Parlement européen, le PSE et le PPE, compteront moins de Français que d’Allemands, d’Italiens, etc. Ce sera difficile de se faire entendre".

> Le score du Front national

"Je ne sous-estime pas le vote Front national. Mais la France, ce n’est pas le Front national !", s'est-il exclamé. Avant de livrer un semblant de mea culpa: "il y a eu 25% de Français qui ont voté pour le FN, c’est énorme, mais il faut réfléchir à ce que cela signifie pour la politique française. Nous, les pro-européens, n’avons pas assez parlé de l’Europe, ou pas assez bien!"

> Ses propositions pour l'Europe

Pierre Moscovici a émis le souhait de voir se renforcer trois types d'intégration. Tout d'abord, "une intégration fiscale, au moins dans la zone euro". Ensuite, "une intégration budgétaire. Il faut sans doute un budget de la zone euro qui permette à la fois d’avoir un socle d’assurance-chômage minimal, et peut-être aussi de traiter la question des dettes de certains pays". Enfin, "une intégration politique". Rappelant son souhait de mettre en place un ministre des Finances européen, il a également plaidé pour une "chambre, ou une commission" au Parlement européen concernant exclusivement la zone euro.

> La tribune de Nicolas Sarkozy

"Il confond tout. Le moteur franco-allemand est essentiel, mais personne ne souhaite que la France et l’Allemagne aient plus de droits que les autres", a-t-il taclé. "Sortir de Shengen, c’est une absurdité", a-t-il également déclaré.

> L'affaire Bygmalion

Alors que des perquisitions sont en cours à l'UMP, Pierre Moscovici a jugé que cela ne correspondait pas "à l’exigence d’éthique et de renouveau qui s’est aussi exprimée lors des élections européennes. Il y a probablement un besoin de transparence, puis d’explications, et des leçons à tirer pour ce parti". Avant de lâcher: "ce qu’on découvre, ce n’est pas… superbe".

Y. D.