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Pierre Moscovici prêt à "juguler" le crédit renouvelable

Pierre Moscovici veut "juguler" le crédit renouvelable

Pierre Moscovici veut "juguler" le crédit renouvelable - -

Le ministre de l'Economie et des Finances compte "limiter" ce crédit, considéré par certains comme responsable du surendettement. Ce prêt a pourtant déjà été largement encadré par la loi Lagarde de 2010.

En plus de réformer les activités des banques Pierre Moscovici compte "juguler ou limiter" le crédit renouvelable. Selon un entretien que le ministre de l'Econnomie et des Finances a donné au quotidien Sud-Ouest publié ce lundi 19 novembre, un dispositif en ce sens sera inclus dans le projet de loi de réforme bancaire, présenté le 19 décembre prochain en Conseil des ministres.

"Une partie de la réforme sera tournée vers le consommateur. Nous voulons agir pour redéfinir les frais bancaires, pour juguler ou limiter le crédit revolving (renouvelable, ndlr)", prévient-il.

Il faudra voir dans quelle mesure le projet de Pierre Moscovici va plus loin que la législation déjà existante. La réforme du crédit à la consommation de 2010, appelée loi Lagarde, a déjà encadré ce type de crédit que dénonce Pierre Moscovici.Cette catégorie de prêt s'apparente à une réserve d'argent que le consommateur peut tirer à tout moment , mais dont les taux d'intérêts sont élevés. Le crédit renouvelable est ainsi accusé d'être le moteur du surendettement. Selon l'enquête typologique de la Banque de France de 2010, 83% des dossiers de surendettement présente ainsi ce type de crédit, pour un encours moyen de 17 000 euros.

La loi Lagarde avait défini plusieurs obligations de transparence et imposait aux établissements de crédit de proposer des prêts simples, en alternative à ces crédits renouvelables. Elle avait également réduit les taux de ces prêts via la réforme de l'usure.

Les associations de consommateurs aimeraient un peu plus

Mais pour plusieurs associations de consommateurs, cette réforme n'est pas allée assez loin. UFC Que-choisir avait, par ailleurs, dénoncé en mai dernier l'absence d'application des mesures imposées par la Loi Lagarde par une grande partie des établissements de crédits.

Le secteur financier, lui argue, que le crédit renouvelable a connu une chute vertigineuse depuis l'entrée en vigueur de la loi Lagarde.Selon une étude réalisée par le cabinet Athling à la demande du ministre de l'Economie et publiée fin septembre, le nombre de comptes de crédit renouvelable a diminué de 5,3 millions entre fin 2010, date d'entrée en vigueur des premiers textes de la loi Lagarde, et avril 2012.

Le Sénat devrait probablement discuter des déclarations de Pierre Moscovici, cet après-midi. Un débat sur le surendettement est, en effet, programmé à 17 au jardin du Luxembourg.

BFMbusiness.com et AFP