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Finances publiques

Polytechnique: les diplômés devront travailler 10 ans pour l’Etat ou rembourser

Les élèves de l'X devront s'acquitter de la "pantoufle".

Les élèves de l'X devront s'acquitter de la "pantoufle". - François Guillot - AFP

Le gouvernement s’apprête à passer outre l’avis du Conseil d’Etat et devrait réformer la « pantoufle » de Polytechnique. Les élèves ne travaillant pas dix ans pour l’Etat devront ainsi rembourser environ 40.000 euros.

Une fois n’est pas coutume, le gouvernement ne devrait pas suivre l’avis - consultatif - du Conseil d’Etat et mettre son projet à exécution. Avec, comme victimes, les diplômés de l’école polytechnique tentés par le privé. Selon Le Monde, ces derniers devront en effet rembourser leur scolarité s’ils ne travaillent pas au moins 10 ans pour l’Etat au terme de leur cursus. L’exécutif entend ainsi restaurer le dispositif dont la réforme, en 2000, permettait aux diplômés de ne plus s’acquitter de la "pantoufle", à savoir une somme équivalente à plus de 40.000 euros au titre des frais de scolarité. La réforme voulue par le gouvernement ne s’appliquera toutefois qu’à partir de la promotion 2015. Les anciens diplômés ne sont donc pas concernés.

Le Conseil d'Etat rejette le projet

L’école militaire d’ingénieurs poussait en ce sens depuis 2010, ainsi que la Cour des comptes, rappelle le quotidien. Le manque à gagner serait en effet de 5 millions d’euros par an. Mais le projet n’avait pas reçu l’approbation du Conseil d’Etat en février dernier, au motif que l’égalité entre les polytechniciens ne serait pas respectée. "Ce serait notamment le cas de celui qui choisirait de devenir fonctionnaire, démissionnerait avant dix ans puis servirait dans le secteur public comme contractuel, vis-à-vis de l’un de ses camarades qui serait d’entrée de jeu contractuel. De fait, les deux feraient carrière dans le public, mais l’un devrait rembourser la pantoufle quand l’autre en serait exonéré", indique Le Monde. Mais le ministère de la Défense, lui, ne l’entend pas de cette oreille, et estime que le texte est tout à fait légal.

Y.D.