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Agnès Pannier-Runacher: "On ne va pas baisser les impôts de production sans contreparties"

Invitée sur BFM Business, la secrétaire d'État à l'Économie explique que cette demande forte, notamment des constructeurs automobiles, doit donner lieu à un donnant-donnant.

Dans le cadre du grand plan de soutien au secteur automobile qui doit être annoncé ce mardi, le gouvernement appelle les constructeurs à relocaliser une partie de leur production, notamment de véhicules propres, pour pouvoir bénéficier des aides. De leur côté, les acteurs du secteur exhortent le gouvernement à baisser les impôts de production pour plus de compétitivité face à la concurrence étrangère.

La baisse des impôts de production, c'est un peu le serpent de mer du gouvernement. Longtemps promise, cette baisse tarde à être effective. Pour rappel, les impôts de production pesaient 72 milliards d'euros en France en 2016, selon une étude publiée en juin 2019 par le Conseil d'analyse économique. Soit deux fois plus que la moyenne de la zone euro.

"Nous, on avance", assure la secrétaire d'État à l'Économie Agnès Pannier-Runacher sur BFM Business. "Je crois qu'on ne peut pas dire que le gouvernement est resté les bras croisés dans cette crise. Toutes les semaines, nous avons pris des mesures extrêmement puissantes pour accompagner les entreprises, pour accompagner l'économie".

Et de poursuivre: "sur les impôts de production, vous avez effectivement une trajectoire qui est en train d'être discutée, qui doit être valorisée. Mais là aussi c'est du donnant-donnant. On va pas baisser les impôts de production sans contreparties. (...) Solidarité, ça veut dire que les entreprises, l'Etat et les collectivités locales doivent être capables de travailler main dans la main. Baisser les impôts pour baisser les impôts, ça n'a pas de sens. Baisser les impôts pour dire: 'je suis capable de relocaliser des productions et donc ça va donner de l'argent supplémentaire aux collectivités locales sous d'autres formes', alors ça commence à se regarder".
Olivier Chicheportiche