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Pour Elisabeth Borne, "il faut avancer de 10 ans" la mise en en service des avions bas carbone

Sur BFM Business, la ministre de la Transition écologique et solidaire entend imposer un "nouveau standard" dans l'aéronautique grâce au plan de soutien à l'aéronautique.

Le gouvernement dévoile ce mardi son plan de soutien à la filière aéronautique frappée de plein fouet par la crise due au coronavirus, afin de préserver un secteur qui emploie 200.000 personnes en France et surtout lui permettre d'innover avec des avions moins polluants.

Un des volets du plan concerne le soutien à la recherche et développement, poste budgétaire dans lequel les entreprises ont tendance à tailler en période de crise, afin d'avancer vers des avions émettant moins de gaz à effet de serre et de moderniser l'outil industriel.

En janvier dernier, le gouvernement fixait une feuille de route: remplacer peu à peu "le kérosène fossile par des biocarburants durables, de 2% en 2025, et de 5% en 2030, sachant qu’en 2050, on devra avoir 50% de carburant durable." Aujourd'hui, les avions volent avec seulement 0,1% de biocarburants.

1,5 milliard d'euros sur 3 ans

Sur BFM Business ce mardi, Elisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique et solidaire entend que cette transition soit plus rapide. L'objectif: une mise en service en 2035. "On va massivement augmenter nos soutiens à l'innovation pour avancer de 10 ans la mise en service de ces avions bas carbone. Et on a toute une stratégie, d'abord sur les avions régionaux, les hélicoptères et effectivement le successeur de l'A320 qui doit être un avion d'abord à très faible émission et ensuite zéro carbone avec des technologies comme l'hydrogène".

Ce soutien se hissera à 1,5 milliard d'euros sur 3 ans. "C'est la feuille de route qu'on se donne et évidemment ça devra aller au-delà. C'est au global un plan de près de 9 milliards pour le programme de recherche global pour avoir ces avions zéro carbone. Mais on prend les premières marches sur 2020, 2021 et 2022 en se mettant sur la bonne trajectoire pour avoir au plus tôt ces avions à très faible émission".

La ministre le martèle: malgré la crise, "ça serait une erreur" de couper dans les budgets recherche et développement. "Il faut au contraire accélérer pour avoir le plus tôt possible des avions à très faible émission. Quand on verdit notre industrie aéronautique, en fait, on verdit l'aviation mondiale parce qu'Airbus c'est 50% des flottes d'avions dans le monde et Safran c'est 70% des moteurs courts et moyens courriers. Donc c'est vraiment l'occasion d'imposer un nouveau standard". 

Pour Elisabeth Borne, les entreprises du secteur joueront le jeu car elles sont "convaincues que c'est prendre de l'avance par rapport à leurs concurrents notamment américains et c'est se positionner au mieux comme le leader mondial de l'aviation de demain".

Olivier Chicheportiche