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Finances publiques

Pour Hollande, le temps des économies à l'Élysée, c'est fini

Les travaux de l'Élysée ont notamment coûté 1,1 million d'euros de plus en 2015 qu'en 2014

Les travaux de l'Élysée ont notamment coûté 1,1 million d'euros de plus en 2015 qu'en 2014 - Patrick Kovarik - AFP

"Depuis 2012, le président de la République n'avait cessé de réduire le Budget de l'Élysée. Mais l'an passé, celui-ci a pour la première fois augmenté, d'un peu plus de 1 million d'euros."

Alors que les lettres de cadrage ont été envoyées aux ministres pour leur réclamer des efforts sur leur budget, François Hollande donne-t-il le bon exemple? Il faut croire que non.

À l'approche de l'élection présidentielle, le chef de l'État a, pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir, augmenté le budget de l'Élysée en 2015. Selon des documents annexes au projet de loi de règlement pour 2015, le montant des dépenses s'est élevé à 104,841 millions d'euros, soit plus que dans la loi de Finances initiale (104,5 millions) et surtout un bon million d'euros de plus qu'en 2014.

Depuis son élection, François Hollande avait nettement réduit la voilure. En 2012, il avait réussi à alléger de plus de 4 millions d'euros le budget élyséen avec 105,65 millions d'euros, alors que les dépenses du temps de Nicolas Sarkozy étaient plus proches des 110 millions d'euros.

19 millions d'euros économisés par rapport à Sarkozy

Ce chiffre avait ensuite baissé progressivement en 2013 (105,4 millions) et en 2014 (103,71 millions). Bercy précise d'ailleurs à toutes fins utiles que par rapport à la première loi de Finances de 2012 (votée fin 2011 du temps de Nicolas Sarkozy), François Hollande a permis d'économiser 18,9 millions d'euros à raison de 9 millions d'euros en moins de dotations et de 10 millions de reversements faits à l'État depuis le début du mandat.

Des économies qui ont été rendues possibles grâce, selon les services du ministère des Finances, à la réduction du train de vie des services du chef de l'État, notamment sur le parc automobile (passé de 88 à 70 véhicules), mais aussi grâce "à la mise en concurrence des fournisseurs et prestataires de l'Élysée".

Des travaux plus chers

Il semble néanmoins que le temps de la diète soit révolu. À la décharge du Président, ses services ont été plus économes sur les frais de personnels, en baisse de 1,4% à 65,4 millions d'euros, contre 66,3 millions en 2014. De même, les frais de déplacement sont en léger recul (14,3 contre 14,7 millions). Si les vols vers l'Europe (Grèce, Malte, etc…) ont vu leurs coûts doubler (1,6 million d'euros), les déplacements en dehors du Vieux Continent ont été aussi nombreux mais moins onéreux (3,9 millions contre 5,1 millions) puisqu'en 2014 François Hollande avait voyagé dans des pays où le coût de l'hôtellerie était plus élevé (États-Unis, Canada, Australie).

En revanche, les frais d'approvisionnement de l'Élysée ont bondi de 5,5% à 4,8 millions, notamment parce que le nombre de grandes réceptions de plus de 180 couverts a été plus élevé (11 contre 7 en 2014) ce qui a induit davantage d'achats alimentaires (64.000 euros, +4,7%) et de recours aux maîtres d'hôtels (249.000 euros, +40%).

Bercy souligne aussi des hausses de dépenses "stratégiques", citant la refonte du site internet de la présidence, élysée.fr (30.000 euros).

Mais le gros des dépenses concerne les travaux: 4,8 millions d'euros au total, soit 1,1 million de plus qu'en 2014. 200.000 euros ont été consacrés à la remise en état de locaux, 575.000 euros à l'achat de matériels de bureaux, logiciels et à des travaux de câblage.

Le restaurant de l'Élysée rapporte

Par ailleurs, l'Élysée a acheté 6 véhicules dont 4 électriques pour un total de 110.000 euros. Cinq automobiles ont été vendues mais Bercy ne précise pas le montant des recettes. Enfin, des achats de matériels de détection et de sécurisation ont été réalisés pour un montant global de 200.000 euros.

Il convient également de souligner que certains services de l'Élysée rapportent de l'argent. C'est le cas du restaurant de l'Élysée avec un résultat de 595.000 euros, des locations du palais de l'Alma (188.000 euros) ou encore des remboursements des participants à certains voyages officiels (213.000 euros). On notera également des recettes qualifiées "d'exceptionnelles", avec notamment 50.000 euros prélevés sur la vente des bouteilles de vin précieusement stockées dans la cave de l'Élysée en 2013 (250.000 euros à l'époque).