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Finances publiques

Pour Le Maire, les pensions de réversion doivent être "plus justes et efficaces"

Bruno Le Maire veut des pensions de réversions "plus efficaces".

Bruno Le Maire veut des pensions de réversions "plus efficaces". - Eric Feferberg - AFP

Le ministre de l'Économie a confirmé ce dimanche qu'une réforme du dispositif était à l'étude. Mais a botté en touche quant à l'éventuel plafonnement de ces pensions.

Bruno Le Maire a assuré dimanche "accorder une importance majeure" aux pensions de réversion, soulignant toutefois qu'elles devaient être revues pour être "plus justes et plus efficaces".

Interrogé dans le Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, le ministre de l'Économie et des Finances a indiqué au passage que sa mère faisait partie des 4 millions de Français, dont 90% de veuves, qui sont concernées.

"Quand vous êtes veuve, la vie est objectivement plus difficile", a-t-il souligné, tout en expliquant que, comme la ministre de la Santé Agnès Buzyn l'a dit, "on ne touchera pas aux pensions de réversion déjà versées, on ne va pas revenir sur ce qui est acquis".

L'idée du gouvernement est, cependant, "d'avoir des pensions plus justes, qui aillent aux personnes qui en ont réellement le plus besoin" et que ces pensions "soient efficaces".

Sans vouloir se prononcer sur un éventuel plafonnement de ces pensions et en renvoyant aux discussions sur la réforme des retraites qu'elle prépare, le ministre des Finances a répété y être "très attaché" car "pour les veuves, au quotidien c'est très difficile".

"Ce qui me choquerait c'est que les veuves n'aient pas les moyens de vivre dignement dans notre pays", a-t-il martelé en estimant que "cela n'interdit pas de revisiter le dispositif pour être plus efficace et plus juste", et qu'on pourrait imaginer "des pensions qui vont à ceux qui ont les niveaux de retraite les plus faibles".

Obligation de proposition de réversion pour l'épargne retraite

Dans le chapitre de la loi Pacte qui concerne l'épargne retraite, dont il espère qu'elle va se développer "massivement" dans les années à venir, il a expliqué avoir ajouté "une obligation de proposition de réversion pour l'épargne retraite".

"Tout salarié qui aura un dispositif se verra obligatoirement proposer une option de réversion. Cela n'existait pas auparavant cela existera quand la loi Pacte sera adoptée", a-t-il relevé, en estimant que cela permettra "à ceux qui se retrouveront veuf ou veuves demain d'avoir davantage de retraite, et de pouvoir bénéficier d'une part de retraite de leur conjoint".

Pour l'une des porte-parole des députés LREM, Aurore Bergé, cette harmonisation des règles pourrait aussi permettre à certaines personnes "d'y gagner".

Comme on lui demandait sur France 3 si des Français allaient y perdre, cette députée des Yvelines s'est exclamée: "Est-ce qu'on a le droit, dans ce pays, de se dire que, parfois, on remet à plat sans que tout de suite on ait une volée de bois vert en considérant qu'on va toucher à un sacro saint modèle social".

"Quand vous remettez à plat un système, comme sur les aides sociales où vous dites qu'on va rechercher de l'efficacité parce qu'aujourd'hui en fonction des statuts, de l'âge, du sexe, vous ne touchez pas forcément la même chose, vous avez aussi des gens qui vont pouvoir y gagner", a-t-elle dit.

Y.D. avec AFP