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Finances publiques

Pourquoi la baisse d'impôt de Hollande sera plus faible que prévu

La baisse d'impôt promise par le gouvernement sera donc inférieure à 2 milliards d'euros

La baisse d'impôt promise par le gouvernement sera donc inférieure à 2 milliards d'euros - Étienne Laurent - AFP

Le président de la République affirmait en juin que la réduction d'impôt pour les ménages pourrait avoisiner les 2 milliards d'euros. Michel Sapin a affirmé ce vendredi 2 septembre que le geste serait moins important. En effet, la croissance plus faible que ce qu'avait anticipé le Président vient réduire les marges de manœuvre.

Va-t-on passer d'une mesure à une mesurette? Ce vendredi 2 septembre, le ministre de l'Économie et des Finances Michel Sapin a clairement indiqué que le geste de François Hollande pour les ménages serait moins fort que prévu.

En effet, en juin dernier, le président de la République laissait entendre que cette baisse d'impôt pourrait avoisiner 2 milliards d'euros. Une hypothèse que son ami et ex-camarade de classe à l'ENA écarte vivement.

"La marge n'est pas la même, cessons de parler de 2 milliards, nous sommes en train de regarder à l'intérieur des données actuelles quelles sont les marges", a-t-il déclaré ce vendredi 2 septembre sur Radio Classique.

Un problème de croissance

L'explication est en fait simple. François Hollande affirmait, en juin, attendre 1,7% de croissance. Au moment où le président de la République s'exprimait, le PIB avait progressé de 0,7% sur le seul premier trimestre. Le chiffre de 1,7% semblait alors difficile mais atteignable.

Mais, entre temps, la donne a changé. Au deuxième trimestre, le PIB français a fait du surplace (0%) rendant bien compliqué un objectif de croissance de 1,7%.

Le gouvernement a d'ailleurs décidé de rester sur sa prévision de 1,5%, chiffre sur lequel le Budget 2016 était bâti.

Entre 600 et 800 millions d'euros perdus

Avec 1,7%, François Hollande tablait donc sur 0,2% de croissance en plus. Or "l'élasticité des recettes fiscales au PIB se situe quelque part entre 0,8 et 1", explique Christophe Blot, économiste à l'OFCE. Ce qui veut simplement dire que quand la croissance augmente de 1%, le montant des impôts et taxes collectés par l'État progresse, lui, de 0,8 à 1%.

Sachant que le montant de l'ensemble des recettes fiscales brutes est de 388 milliards d'euros dans le budget 2016, une croissance plus forte de 0,2% signifierait que l'administration toucherait entre 620 et 780 millions d'euros en plus. Une somme qui au final n'arrivera donc jamais dans les caisses de Bercy. Ce qui complique donc grandement la perspective d'un geste proche de 2 milliards d'euros.

J.M.