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Economie et Social

Pourquoi le chômage va continuer d’augmenter

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Les chiffres du chômage en octobre seront rendus publics ce lundi soir et ils ne sont « pas bons », prévient le ministre de l'Emploi, Xavier Bertrand. Les économistes ne cachent pas leur inquiétude pour la France, qui est « au bord d’une catastrophe sur tous les plans », selon certains...

Et si le chômage repassait la barre des 10% en octobre en France ? Les chiffres officiels seront dévoilés ce lundi à 18h, mais Xavier Bertrand a déjà pris les devants hier dimanche soir. Le ministre de l'Emploi a annoncé qu'ils ne seraient « pas bons ». Il a indiqué que le chômage « va progresser au mois d'octobre ».

Le taux de chômage atteignait les 9,9% de la population active en septembre dernier en France, selon l'office européen des statistiques, Eurostat. Le nombre de demandeurs d'emploi avait atteint en septembre son plus haut niveau depuis début 2000, à 2.780.500 pour la catégorie A, la plus observée.

« On est au bord d’une catastrophe sur tous les plans »

10% de chômeurs en France, ce n'est pas une perspective rassurante. Et pour Marc Guillaume, membre du Cercle des Economistes, ce n’est pas prêt de s’arranger : « La France fait partie des pays européens ayant le plus de chômeurs, à part l’Espagne. Et tout cela se produit dans un contexte de rigueur, et en particulier de réduction des traitements sociaux ; ce qui va donc aggraver la situation des plus précaires et en particulier des chômeurs. Donc nous sommes au bord d’une catastrophe sur tous les plans – symbolique, politique, social, économique – et on ne peut pas imaginer que dans les mois prochains la situation se redresse durablement, compte tenu de tous les plans sociaux annoncés ».

« La zone euro va-t-elle survivre ? »

Même inquiétude pour Alexandre Delaigue, professeur d'économie à Saint-Cyr et animateur du blog Econoclastes : « Ce qui génère cette situation c’est l’inquiétude générale, qui se manifeste notamment sur les marchés financiers par les problèmes qui se posent sur les marchés du crédit, le système bancaire, les problèmes des finances publiques… Tant que tout cela ne sera pas résolu – et ça ne le sera pas tout de suite -, l’inquiétude va subsister. Il faut aussi noter qu’on est dans la très grande incertitude sur les perspectives de la zone euro : va-t-elle survivre à l’année 2012 ou pas ? Et tant que ces incertitudes resteront, il est difficile d’envisager que les choses puissent s’améliorer ».