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Finances publiques

Le gouvernement en quête de milliards d'économies en plus

Bercy va devoir chercher plus de 3 milliards d'économies nouvelles cette année

Bercy va devoir chercher plus de 3 milliards d'économies nouvelles cette année - Bertrand Guay - AFP

"Dans le programme de stabilité qu'il présentera la semaine prochaine, le gouvernement abaisse sa prévision d'inflation à 0,1%, indiquent les Échos. Ce qui pèse sur les rentrées fiscales et oblige l'exécutif à trouver 3,8 milliards d'euros d'économies nouvelles cette année."

Si la faiblesse de l'inflation fait les affaires du consommateur, elle constitue parfois une épine dans le pied de l'État. Le gouvernement risque bien de le démontrer une nouvelle fois la semaine prochaine, lorsqu'il va présenter le programme de stabilité.

Ce document est envoyé chaque année au printemps à la Commission européenne et livre les prévisions économiques sur lesquelles Bercy se base pour établir sa trajectoire des finances publiques. Et, selon les Échos, le ministère des Finances va drastiquement revoir à la baisse sa prévisions d'inflation qui passerait de 1% à 0,1% pour 2016.

3,8 milliards d'euros à trouver

Problème: cette révision vient compliquer les efforts du gouvernement pour limiter le déficit. La France s'est engagé à arriver à un chiffre de 3,3% du PIB pour 2016 et de 2,7% pour 2017. Ce qui nécessitait 16 milliards d'euros d'économies en 2016 puis 15,4 milliards en 2017. Mais avec une inflation quasi nulle, ces chiffres sont plus difficiles à tenir, tout simplement parce que la faiblesse des prix mine les rentrées fiscales (notamment les recettes de TVA) et diminue les économies réalisées via le gel ou la moindre revalorisation de certaines prestations sociales.

"Quand vous gelez une allocation, vous pensez réaliser une économie. Ce n'est pas le cas avec 0% d'inflation", indiquait déjà l'an dernier le ministre des Finances Michel Sapin.

Résultat des courses: Bercy va devoir annoncer pas moins de 3,8 milliards d'euros d'économies nouvelles pour 2016 et 5 milliards en 2017, selon les Échos. La manœuvre est d'autant plus compliquée à réaliser que l'État doit également trouver les ressources pour financer les nouvelles mesures annoncées (hausse des effectifs militaires, Plan emploi, aides aux agriculteurs…).

La situation n'est toutefois pas inédite. Déjà l'an passé le ministère des Finances avait annoncé "des mesures nouvelles" pour réaliser des économies rendues nécessaires par la faiblesse de l'inflation. Ce qui avait notamment été rendu possible par la faiblesse des taux d'intérêt, l'État ayant ainsi économisé sur la charge de la dette. Avec l'intensification de l'action de la Banque centrale européenne, il est fort probable que cela soit encore le cas cette année.

"Les chiffres 2015 démontrent notre capacité à faire face à de nouvelles dépenses en cours d’année" affirme à ce titre une source à Bercy aux Échos. Il est vrai que, l'an passé, l'exécutif avait réussi à faire mieux que prévu avec un déficit ramené à 3,5% du PIB (contre 3,8% visés).

J.M.