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Les prescriptions d'hormones de croissance limitées en France

L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) recommande de limiter les traitements à l'hormone de croissance synthétique, après qu'une étude a révélé une surmortalité chez les patients traités. /Photo d'archives/REUTERS/Nicky L

L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) recommande de limiter les traitements à l'hormone de croissance synthétique, après qu'une étude a révélé une surmortalité chez les patients traités. /Photo d'archives/REUTERS/Nicky L - -

PARIS (Reuters) - L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a recommandé vendredi de limiter les traitements à...

PARIS (Reuters) - L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a recommandé vendredi de limiter les traitements à l'hormone de croissance synthétique après une étude montrant une surmortalité.

L'hormone synthétique a remplacé l'hormone extractive fabriquée à partir de prélèvements d'hypophyses de cadavres. Cette hormone extractive, administrée de 1980 à 1988 à 1.698 enfants en France, était porteuse de l'agent de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, affection incurable. Elle a fait 120 morts.

L'Afssaps annonce avoir pris connaissance des résultats d'une étude épidémiologique réalisée depuis octobre 2007 sur 10.000 jeunes adultes traités à l'hormone synthétique entre 1985 et 1996. Les analyses disponibles concernent 7.000 de ces cas.

"Les analyses réalisées dans la population de patients traités pour un retard de croissance montrent une surmortalité par rapport à celle observée dans la population générale", écrit l'agence dans un communiqué.

La surmortalité constatée est assez importante, 93 décès ayant été constatés par rapport à 70 seulement dans un échantillon de la population de référence. Les personnes seraient victimes de problèmes vasculaires cérébraux et de tumeurs osseuses.

Même s'il n'a pas été établi avec certitude un lien de causalité entre le traitement à l'hormone et les décès, les résultats sont assez significatifs pour être publiés et donner lieu à précaution, dit l'Afssaps.

Le risque augmente chez les patients ayant reçu de fortes doses, au-delà de celles autorisées dans les autorisations de mise sur le marché.

Il est donc recommandé de limiter le traitement "aux enfants pour lesquels le bénéfice escompté du traitement est grand". L'agence appelle par ailleurs les prescripteurs à respecter les doses limites.

Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse