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Présidence du Medef: le conseil exécutif vote pour son favori

Cet avis consultatif sera soumis à l'Assemblée générale le 3 juillet prochain. Geoffroy Roux de Bézieux et Alexandre Saubot font figure de favoris.

Le conseil exécutif du Medef doit choisir ce lundi son candidat préféré pour la présidence de la première organisation patronale française, lors d'un scrutin qui s'annonce très serré entre les deux favoris dans la course. Cette étape importante dans le processus électoral du Medef permettra-t-elle de dessiner une tendance claire avant le vote de l'Assemblée générale du 3 juillet? Rien n'est moins sûr.

Les 45 membres du conseil exécutif sont conviés à partir de 14h30 pour voter à bulletin secret pour l'un des quatre candidats encore en lice: Alexandre Saubot, Geoffroy Roux de Bézieux, Patrick Martin et Olivier Klotz. Le résultat sera annoncé dans la foulée par la secrétaire générale du Medef Carole Ozenne. Cet avis, purement consultatif, sera soumis le 3 juillet à l'Assemblée générale, dont les 554 membres disposant d'une voix délibérative auront le dernier mot.

Lors de la précédente campagne en 2013, pour succéder à Laurence Parisot, l'avis du conseil n'avait finalement pas été suivi: Geoffroy Roux de Bézieux, qui briguait déjà le poste, avait été préféré par le conseil exécutif, mais il avait finalement jeté l'éponge pour rallier Pierre Gattaz qui avait obtenu plus de soutiens dans les fédérations. Il n'empêche que le vote du conseil sera scruté cette année de près: un candidat se détachera-t-il nettement? Ou les deux poids lourds, Geoffroy Roux de Bézieux et Alexandre Saubot, resteront-ils au coude-à-coude?

Bataille de soutiens

Pour l'heure, il est difficile de départager les deux prétendants, qui n'ont pas ménagé leur peine ces deux dernières semaines pour rafler des soutiens et rallier à eux des candidats.

Geoffroy Roux de Bézieux, patron d'un groupe d'investissement très actif dans le numérique qui a créé plusieurs entreprises dans le secteur des télécoms, et vice-président du Medef chargé de l'économie, a été rejoint par deux ex-candidats: le très libéral Jean-Charles Simon, et Dominique Carlac'h, qui était la seule femme dans la course. Il a aussi obtenu le soutien de la Fédération française des assureurs, qui représente 33 voix à l'Assemblée générale, de l'Association nationale des industries alimentaires (6 voix), de la Fédération des services aux particuliers (1 voix) et du Groupement des professions de service. Et 27 présidents de Medef territoriaux et régionaux, pesant 43 voix, se sont engagés à ses côtés.

Son concurrent principal Alexandre Saubot, patron du groupe industriel Haulotte et jusqu'il y a peu vice-président du Medef chargé du pôle social, a pour sa part bénéficié du ralliement lundi dernier de Frédéric Motte, président du Medef des Hauts-de-France.

Du côté des fédérations, il a décroché le soutien de l'UIMM, la puissante fédération de la métallurgie qui dispose de 34 voix, de la Fédération nationale des travaux publics (14 voix) et de la Fédération bancaire française (30 voix). Il peut aussi compter sur la Fédération du commerce et de la distribution (16 voix), l'Association française de la gestion financière (5 voix), le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (9 voix), le Conseil national des professions de l'automobile (2 voix) et, plus surprenant, le Syntec numérique (4 voix), qui s'est démarqué de la position du GPS dont il fait partie.

Reste à voir quelle sera la position de la Fédération française du bâtiment, qui doit se décider le 14 juin, mais aussi de l'Union industrielle de la chimie et celle des industries de la santé. Si l'horizon ne s'éclaircit pas d'ici là, un deuxième tour pourrait être organisé le 3 juillet: au vote final, le candidat doit en effet obtenir la majorité absolue pour être élu dès le premier tour.

P.L avec AFP