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Présidentielle: ce que proposent les candidats pour faire reculer le chômage

Nombreux sont les candidats à mettre le cap sur la formation

Nombreux sont les candidats à mettre le cap sur la formation - Lionel Bonaventure - AFP

Pour lutter contre le chômage, les 11 candidats ont des programmes très différents. Certains pensent qu'il faut réserver les marchés publics aux PME ou interdire les licenciements, d'autres prônent un allègement de la fiscalité et du droit du travail. Tour d'horizon.

Pour les Français, il s'agit de la priorité absolue. Selon un sondage Opinionway du 23 février dernier, 62% d'entre eux considèrent ainsi la lutte contre le chômage comme le sujet numéro 1. Et ce sera justement l'un des grands thèmes du débat organisé par BFMTV et RMC ce mardi 4 avril. Mais quelles solutions défendent les prétendants à l'Élysée? Nous avons listé quelques mesures phares dont certaines figurent dans plusieurs programmes. 

> Réduire l'impôt sur les sociétés

Alléger le fardeau fiscal qui pèse sur les entreprises est une mesure que préconisent de nombreux candidats à cette élection présidentielle. Emmanuel Macron et François Fillon s'engagent ainsi à faire passer le taux de l'impôt sur les sociétés de 33 à 25%. Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen veulent réserver cette baisse aux PME. Leurs bénéfices ne seraient imposés qu'à 24% dans le programme de la présidente du Front national contre 25% pour le chef de file de la France insoumise.

> Protéger les marchés publics et en réserver une partie aux PME

Nicolas Dupont-Aignan et François Asselineau prônent chacun une mesure favorisant le made in France. Le premier veut réserver 75% de la commande publique aux entreprises produisant en France, le second limiter les appels d'offres aux entreprises qui s'engagent à produire à 75% dans l'Hexagone. Marine Le Pen, elle, veut réserver l'attribution d'une commande publique aux entreprises françaises "si l'écart de prix est raisonnable".

Toujours au niveau des marchés publics, certains candidats veulent en consacrer une partie aux PME. Nicolas Dupont-Aignan et Benoît Hamon évoquent un chiffre de 50%, Marine Le Pen parle d'"une partie", sans donner plus de précisions.

> Modifier les seuils sociaux

Plusieurs candidats y voient un moyen de combattre la crainte d'embaucher: réformer les seuils sociaux, c'est-à-dire le nombre d'employés à partir desquels un employeur est tenu de respecter certaines obligations comme par exemple l'existence d'un comité d'entreprise. L'idée étant d'éviter que les entreprises renoncent à embaucher pour de mauvaises raisons. Sur ce sujet, François Fillon compte doubler certains de ces seuils les faisant passer de 10 à 20 salariés et de 50 à 100. Nicolas Dupont-Aignan veut tous les revaloriser de 50%, Marine Le Pen, elle, entend diminuer les obligations pour le seuil de 50 salariés, et François Asselineau veut "conduire une réflexion afin de faire évoluer" ces seuils, de sorte à ce qu'ils ne dépendent plus du nombre de salariés mais du chiffre d'affaires.

> Réduire les charges et la fiscalité qui pèsent sur le capital

Pour favoriser l'investissement et redonner ainsi des marges de manœuvre aux entreprises, aussi bien Emmanuel Macron que François Fillon entendent ramener à 30% l'imposition sur le capital en instaurant un prélèvement forfaitaire libératoire. Actuellement le capital peut être imposé jusqu'à 58,2%.

Les deux hommes proposent également des allègements de charges pour les sociétés: jusqu'à 10 points au niveau du SMIC pour Emmanuel Macron. François Fillon lui propose des allègements de charges patronales pesant sur les salaires et la production pour un total de 25 milliards d'euros sur le quinquennat.

> Mettre le cap sur l'apprentissage et la formation

Il y a consensus au niveau de quasiment tous les candidats pour dire qu'il faut développer l'apprentissage. Marine Le Pen, elle, veut même permettre aux jeunes de s'engager dans cette filière dès l'âge de 14 ans au lieu de 15 ans aujourd'hui.

La plupart des candidats mettent aussi l'accent sur la formation mais Jacques Cheminade se montre très précis en la matière en souhaitant que chaque citoyen puisse bénéficier tout au long de sa vie de "formations aux nouvelles sciences et technologies ainsi qu'aux nouveaux métiers qui en découlent". Emmanuel Macron s'engage lui à consacrer 15 milliards d’euros (30% de son plan d’investissement) "à l’acquisition des compétences par ceux qui en ont le plus besoin." Objectif: former 1 million de jeunes et 1 million de demandeurs d'emploi.

> Interdire les licenciements

Cette mesure figure dans les programmes des deux candidats de la gauche révolutionnaire, à savoir Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) et Philippe Poutou (NPA). Ils comptent aussi tous les deux mettre fin aux temps partiels imposés.

Jean-Luc Mélenchon n'est pas très loin de l'interdiction de licencier. Il entend supprimer les licenciements boursiers et donner un droit de veto suspensif aux comités d'entreprises sur les plans de licenciements.

> Embaucher des fonctionnaires

Plusieurs candidats veulent augmenter les effectifs dans la fonction publique. Jean-Luc Mélenchon compte, au total, créer 200.000 postes de fonctionnaires sur l'ensemble du quinquennat. Jacques Cheminade entend lui investir 100 milliards d'euros chaque année et créer un million d'emplois en partant du principe qu'un poste dans la fonction publique entraîne "un à 20 emplois supplémentaires dans le privé par effet d'entraînement". Nathalie Arthaud veut que l'État embauche "massivement dans tous les services publics où le personnel manque cruellement (hôpitaux, éducation, transports)". Philippe Poutou pense lui créer un million d'emplois dans la fonction publique sur l'ensemble du quinquennat.

> Réduire le temps de travail

S'il mise avant tout sur l'investissement public (100 milliards d'euros sur cinq ans), Benoît Hamon pense aussi que la réduction du temps de travail va constituer une réponse à la raréfaction du travail. Dans cette optique, il entend remplacer la loi El Khomri par une nouvelle loi qui "encouragera la réduction collective du temps de travail sur la base du volontariat et par la négociation". Philippe Poutou est plus précis: il souhaite passer à la semaine de 32 heures sur quatre jours, avec même 30 heures pour les travaux pénibles. Une idée qui doit "permettre à chacun d'avoir un emploi", selon lui.

Suivez en DIRECT le débat entre les 11 candidats de l’élection présidentielle 2017.

Julien Marion