Programme Hollande: les réactions sur BFM Business
Après la présentation jeudi, du programme de François Hollande, les divers invités qui ont participé aux émissions Intégrale Bourse, Good Morning Business, le Grand Journal ou encore le 12/15, en direct de Davos, ont été amenés à réagir aux annonces faites par le candidat. Voici leur analyse.
Réduction du déficit public
Depuis Davos, François Baroin, ministre de l’Economie, a commenté l’objectif annoncé par le candidat PS de parvenir à l’équilibre en 2017. Une date en retard par rapport aux objectifs fixés par la commission européenne. Le ministre parle d’une erreur politique et d’analyse. "Il ne prend pas la mesure de la nécessité d’avoir un calendrier court pour revenir à l’équilibre. Décaler d’un an, c’est adresser un message terrible qui va se confronter au mur de réalités, ne pas évoquer la règle d’or alors que sera une norme européenne est également une erreur politique."
L'écologie
Denis Eudoxe, directeur des études de l’Institut de l’entreprise, estime que la transition écologique a été totalement oubliée dans le budget. "Cela représente 16 milliards sur le quinquennat. Et ils seront financés par les ménages via leur facture énergétique. Et si les plus bas revenus seront exonérés, via les tarifs sociaux, les classes moyennes, elles, devront payer."
La croissance
Emmanuel Lechypre, directeur du centre de prévision de L’Expansion, estime que François Hollande passe à côté du sujet principal: parvenir à générer un taux de croissance suffisant pour faire baisser le chômage et assainir les finances publiques. "On n’a rien de la taille de la rupture dont nous avons besoin (…). Il faudrait débloquer les contraintes administratives, en 1er sur la marche du travail, et réformer l’Etat et les dépenses publiques. Pas un mot là-dessus de François Hollande", a-t-il déclaré.
L'emploi des jeunes
Françoise Gri, la présidente de Manpower France et Europe du Sud, est plutôt réservée sur la proposition du candidat de créer 500 000 contrats génération, un dispositif qui doit permettre l'embauche d'un jeune tout en maintenant l'emploi d'un sénior. Elle considère cette mesure comme un slogan et ne voit pas comment elle peut s’adapter aux besoins de toutes les entreprises "qui ont chacune des problématiques d’embauche différentes et qui dépendent de leurs axes de croissance et de développement ou au contraire de transformation". Elle craint des effets d’aubaine pour certaines et de grosses pénalisations pour d’autres.
Le coût du travail
Pierre Gattaz, le président du groupement des Fédérations des industries électroniques, électriques et de communication, a réagi à la hausse de 0,1% des cotisations salariales et patronales voulue par Hollande pour financer les retraites. Il s’inquiète du coût du travail en France, qui va donc encore augmenter avec cette mesure. "On est plutôt pour baisser les charges patronales, avec un peu de TVA, qui permettra en plus de limiter les importations chinoises et taïwanaises et de redonner un coup d’oxygène."