BFM Business
Economie et Social

PSA résiste grâce à l'Europe

Le fait de revenir aux Etats-Unis via les voitures en autopartage fait partie d'un projet de plus long terme dévoilé par Carlos Tavares en 2016.

Le fait de revenir aux Etats-Unis via les voitures en autopartage fait partie d'un projet de plus long terme dévoilé par Carlos Tavares en 2016. - ERIC PIERMONT / AFP

Avec des ventes en hausse de 7,8%, le groupe arrive à rassurer malgré une conjoncture toujours aussi complexe pour l'ensemble de l'industrie.

Des volumes en baisse, mais la bonne boîte à outils pour résister. La croissance a tendance à ralentir pour PSA, avec un chiffre d'affaires de 15,4 milliards d'euros, tout juste conforme aux attentes du marché. Mais le groupe conserve de solides acquis et un mix-produit de nature à traverser la tempête qui règne actuellement sur le marché automobile, ce qui permet au groupe de voir ses chiffres salués à la Bourse de Paris.

Car PSA n'échappe pas à une baisse marquée de ses volumes mondiaux (-16,7%), comme tous les constructeurs. Certains marchés sont éminemment problématiques, comme la Chine ou l'Asie du Sud-Est (où PSA voit ses ventes chuter de 45%) ou l'Iran, où le groupe a dû cesser ses activités sur fond de risque de sanctions américaines, tout comme Renault.

La pépite Opel

Le marché européen reste toujours aussi problématique et volatil, même si PSA l'a attaqué avec une position de leader en septembre, à la faveur de l'effondrement des ventes de Volkswagen. Certes, les volumes de PSA sont en hausse de 8% sur le troisième trimestre, mais le bilan est plus contrasté marque par marque, avec Peugeot qui avance d'1,5% mais Citroën qui recule de 0,6%, et DS (avec une gamme en plein renouvellement) dont les ventes plongent de 29%.

Mais c'est encore une fois du côté d'Opel que PSA tient un vrai gisement de croissance, avec un chiffre d'affaires amélioré d'1,1 milliard d'euros sur un an à 3,9 milliards au total et le titre de voiture la plus vendue d'Europe en ce moment, la Corsa. La consolidation des comptes d'Opel dans le bilan de PSA lui permet de profiter de l'effet positif à plein.

« Confiance » malgré les incertitudes

PSA bénéficie donc de son exposition plus réduite à l'international pour résister et tirer profit du marché européen malgré ses remous techniques, notamment l'entrée en vigueur des nouvelles normes WLTP qui brouillent les cartes. L'ensemble des gammes PSA est conforme à ces nouvelles mesures depuis quelques mois.

Les prévisions pour le marché européen sont d'ailleurs revues à la hausse pour l'année. PSA prévoyait à l'origine une stabilité, le groupe y voit désormais un potentiel de croissance de 2%, malgré un dossier risqué du côté d'Opel qui est également visé par une enquête sur le Dieselgate.

Complexité à l'international

Reste aussi un avenir complexe à gérer à l'international hors-Europe et PSA n'a d'autre choix que de revoir à la baisse lui aussi la plupart de ses prévisions de marché. 3% de croissance en Amérique Latine, 10% en Russie et seulement 1% en Chine, où la dégradation devrait encore se poursuivre pendant plusieurs mois.

Mais grâce à un mix-produit en amélioration et à l'arrivée progressive de nouveaux modèles, PSA se dit « confiant » pour l'année, notamment au vu des prises de commandes sur les derniers mois, particulièrement sur le segment des SUV, toujours aussi porteur, qui représente 36% du marché européen.