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Quelle ligne économique pour le nouveau Bercy?

Michel Sapin et Emmanuel Macron vont donner une nouvelle impulsion à Bercy.

Michel Sapin et Emmanuel Macron vont donner une nouvelle impulsion à Bercy. - Loic Venance - AFP

Un nouvel arrivant à Bercy, Emmanuel Macron, et un autre qui garde son portefeuille, Michel Sapin. Que peut-on attendre de ce nouveau duo pour la rentrée économique?

Le gouvernement Valls II a été officialisé ce mardi 26 août. Arnaud Montebourg, l'ex-ministre de l'Economie, disparaît comme prévu du tableau. Il est remplacé par Emmanuel Macron, l'ex-conseiller économique star de François Hollande, au profil plutôt libéral. Michel Sapin, qui conserve son portefeuille aux Finances, sera l'autre membre de ce nouveau duo à Bercy, qui reste organisé à l'allemande.

La cohérence avec l'exécutif

A la tête de cette organisation bicéphale donc, "des hommes en cohérence avec les orientations économiques" de François Hollande, qui répondent exactement à la commande passée par le chef de l'Etat à son Premier ministre pour ce nouveau gouvernement, estime Valérie Plagnol, directeur de la Recherche mondiale de Crédit Suisse. Il n'y aura donc, selon elle, "ni tournant de politique économique, ni budgétaire puisque Sapin reste aux commandes".

Secrétaire général adjoint de l'Elysée en charge des questions économiques jusqu'en juin dernier, Emmanuel Macron était derrière le CICE et le pacte de responsabilité. Le nommer à l'Economie revient à afficher, selon la spécialiste, "une continuité par rapport à ce qu'annonçait le président Hollande dans son discours de janvier". C'est-à-dire la politique de l'offre et le tournant social-démocrate.

Les chantiers de Montebourg

La question de la continuité se pose en revanche sur d'autres sujets emblématiques portés par Arnaud Montebourg. Quid du Redressement productif? Le terme n'apparaît pas dans les attributions ministérielles d'Emmanuel Macron. "Trop incarné par son prédécesseur", estime Valérie Plagnol. Les 34 projets de la France industrielle? L'ouverture des professions réglementées? "Impossible de savoir comment il va se positionner", souligne-t-elle.

On ne le saura pas tout de suite. Le dossier économique majeur de la rentrée - la présentation de la loi de finances pour 2015 - est piloté par Michel Sapin. Sur ce thème, le doute porte moins sur les orientations budgétaires de l'exécutif que sur sa capacité à réunir une majorité parlementaire pour les voter. D'autant que "des élections sénatoriales se tiennent à l'automne", rappelle la directrice de la recherche de Crédit Suisse.

Les relations avec les entreprises

Face aux entreprises, le discours devrait radicalement changer, après un Montebourg capable de bichonner certains pontes du Cac 40 comme Carlos Ghosn, pour mieux houspiller la famille Peugeot ou Lakshmi Mittal. Emmanuel Macron, lui, joue la carte de la constance avec le patronat. Dans son bureau de l'Elysée, il recevait aussi bien petits entrepreneurs que dirigeants de grands groupes, très régulièrement.

Ces derniers l'apprécient, à l'image de Guillaume Cairou, du Club des entrepreneurs, qui qualifie sa nomination de "signal positif". Mais ils attendent qu'il transforme en actes les mesures d'aides aux entreprises promises au patronat.

Nina Godart