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Finances publiques

La récession est là... et bien là !

Baisse de l'activité économique et hausse du chômage. Plus de plans sociaux et moins de primes. L'année 2009 s'annonce morose.

Baisse de l'activité économique et hausse du chômage. Plus de plans sociaux et moins de primes. L'année 2009 s'annonce morose. - -

La chute du PIB français se poursuit encore et toujours. La France entre en récession. 2009 s’annonce catastrophique. Et la sortie de la crise sera exceptionnellement longue.

Le chiffre du PIB du premier trimestre 2009, est négatif (-1.2%). Ce matin, la France est donc officiellement entrée en récession. Cela n'était pas arrivé depuis 1993 (avec une récession de « seulement » 0.9% sur l'année).
Le chiffre du produit intérieur brut (les richesses créées par les entreprises françaises) pour les 3 premiers mois de l'année était attendu par les économistes, qui estiment que la France devrait afficher un PIB à moins 3% (d'où le caractère historique et très « violent » de cette chute) d'ici la fin de l'année 2009. La récession (baisse de l'activité économique et hausse du chômage) s'installe donc en France.
Conséquence de la crise : les entreprises réduisent la voilure, gèlent leurs investissements, ne renouvellent pas les contrats de travail. Elles sont extrêmement prudentes et prennent des mesures pour survivre à la crise en attendant des jours meilleurs.
Et le redressement de la situation sera « probablement exceptionnellement long, explique Philippe Dessertine, professeur de finances à l'université Paris X Nanterre et directeur de l'Institut des hautes finances. C'est le message du jour. Cela signifie encore, au quotidien, une augmentation des plans sociaux dans les entreprises (grandes ou petites). Cela signifie aussi primes et augmentations beaucoup plus rares... L'économie fonctionne moins bien avec évidemment les tensions sociales que cela peut engendrer. »

La France moins touchée... mais moins compétitive

La France est proportionnellement moins touchée que ses voisins, l'Allemagne, par exemple. Une raison à cela : la production française est plus tournée sur le marché intérieur, vers la consommation. L'Allemagne, qui exporte beaucoup, est frappée de plein fouet par le ralentissement économique mondial. Mais nos voisins ont aussi une capacité de rebond plus importante que la nôtre puisque la France souffre d'un manque chronique de compétitivité.
Surtout que selon Hervé Lambel, porte-parole du Cerf (Créateurs d'emplois et de richesses de France) : « en dessous de 2% on détruit des entreprises. Il va y avoir dans les mois qui viennent beaucoup de défaillances de petites entreprises. Il faut donc trouver les moyens de soutenir ces PME : flexibilité, prêt de main d'œuvre, accès au financement pour ne pas pénaliser l'activité. Car c'est l'activité qui va faire demain de la croissance. »

La rédaction avec Christophe Bordet