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Réforme de l'assurance-chômage: Philippe promet une "solution équilibrée"

Le Premier ministre Edouard Philippe.

Le Premier ministre Edouard Philippe. - Patrick Kovarik - AFP

Le Premier ministre veut tenir compte de "la diversité des situations", ce qui pourrait revenir à intégrer à la réforme de l'assurance-chômage une extension des droits au chômage aux indépendants et aux démissionnaires.

Édouard Philippe a promis une "solution équilibrée" pour la délicate réforme de l'assurance-chômage, qui pourrait intégrer une extension des droits au chômage aux indépendants et aux démissionnaires, disant vouloir tenir compte de "la diversité des situations". "Notre objectif, c'est de construire des protections pour tous les actifs et de veiller à ce que celles-ci leur soient accessibles", a déclaré le Premier ministre lors des rencontres de l'Union des entreprises de proximité (U2P), mouvement patronal rassemblant les artisans, les commerçants et les professions libérales.

"La question qui se pose, c'est notamment comment on adapte cette ambition à la diversité des situations des travailleurs indépendants", a poursuivi le chef du gouvernement, jugeant nécessaire de parvenir à "une solution équilibrée" au terme des discussions engagées avec les organisations syndicales et patronales. Ces discussions, entamées mi-octobre, doivent aboutir à un projet de loi en avril, présenté par le gouvernement comme "l'acte II" de son projet de transformation sociale. Elles portent à la fois sur la réforme de l'assurance chômage, sur l'apprentissage et sur la formation professionnelle.

Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait proposé une assurance-chômage "universelle", permettant aux indépendants et aux salariés démissionnaires de toucher des allocations. Le président a depuis évoqué un cadre plus restrictif, notamment l'obligation d'avoir un projet professionnel pour prétendre à l'indemnisation.

Scepticisme du patronat

La création d'une assurance-chômage universelle, outre son impact sur les comptes déjà déficitaires de l'Unédic, suscite le scepticisme du patronat et des indépendants, inquiets de voir une éventuelle lourde cotisation sociale grever les feuilles de paie, pour une prestation possiblement faible.

Cette réforme "n'est envisageable que si elle ne se traduit pas par une hausse de cotisations et que si les conditions d'ouverture des droits sont régies par des critères rigoureux", a insisté jeudi le président de l'U2P, Alain Griset, mettant en garde contre une forme d'"open bar". Le président de l'U2P a par ailleurs insisté sur la nécessité d'une "refondation" pour développer l'apprentissage en France, qui ne compte que 7% d'apprentis, contre 15% à 20% dans d'autres pays de l'OCDE où le taux de chômage est plus faible, notamment la Suisse et l'Allemagne.

Pour cela, "il est indispensable de déconnecter la rémunération des jeunes avec leur âge". Il faut aussi "revoir les circuits et l'affectation de la taxe d'apprentissage" et "mettre en place des règles applicables aux jeunes apprentis qui correspondent au fonctionnement des entreprises" qui les emploient, a insisté Alain Griset.

D. L. avec AFP