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Economie et Social

Réforme des retraites: il y a urgence financière pour le gouvernement

Ce jeudi, les partenaires sociaux se sont succédé à l’hôtel de Matignon. Si les négociations autour du système par point semblent remises à plus tard, l'objectif est de trouver des solutions pour combler un déficit qui s'est profondément creusé.

La seule véritable urgence du gouvernement, c'est la question financière. Voici comment l'un des partenaires sociaux résume la réunion à Matignon jeudi sur la réforme des retraites. Et le gouvernement a un argument de poids: pendant la crise, le déficit s’est creusé pour atteindre non plus 4 mais 30 milliards d’euros pour l'ensemble des différents régimes de retraite d’ici la fin de l’année.

Aujourd’hui, ce ne sont donc plus 12 milliards d'euros qu’il faut aller chercher d’ici 2027 mais au moins deux fois plus et tout de suite. Sur ce volet, le gouvernement veut aller vite, il se donne trois mois pour trouver une solution nous dit un haut responsable syndical.

Au moins 24 milliards d'euros à trouver

Toutes les discussions vont donc porter sur l’allongement de la durée de travail, qu'il s’agisse de reculer l’âge de départ à la retraite ou d'allonger la durée de cotisation.

L'essentiel de la réforme en revanche, qui consistait à créer un système unique à point pour fusionner les 42 régimes actuels et mettre fin aux régimes spéciaux, semble lui relégué à plus tard.

Du côté des syndicats, on prend acte de cet objectif mais pour la CFDT et le Medef, le timing n'est pas le bon. "La CFDT ne s'est jamais désintéressée de la question des retraites, mais elle ne doit pas venir polluer la question de la préservation de l'emploi", estime Laurent Berger.

"La priorité c'est de consolider ce début de reprise, l'emploi, l'économie, faire repartir les entreprises. C'est ça qui permettra de discuter du financement des retraites et éventuellement en 2021 du système universel sur lequel on a des réserves, mais sur lequel on est prêt à discuter, plus sereinement que dans les jours ou les semaines qui viennent", abonde Geoffroy Roux de Bézieux.

Caroline Morisseau et OC