Réforme des retraites : la CFE-CGC dénonce la "méthode du gouvernement"

Invité sur le plateau de Good Morning Business, sur BFM Business, le patron du syndicat des cadres continue d'afficher son opposition à la réforme de l'exécutif, et notamment à la mise en place de l'âge pivot.

"Moi aussi, je suis épuisé". Sur le plateau de Good Morning Business ce jeudi, François Hommeril, président confédéral de la CFE-CGC, ne cache pas sa lassitude de la situation. La veille, il a claqué la porte de la réunion sur la fonction publique, organisée par les secrétaires d'État Olivier Dussopt et Laurent Pietraszewski. "Un des motifs principaux d'inquiétude sur l'équilibre du régime futur, c'est justement son sous-financement qui nous viendra de la partie fonction publique. Ce point-là n'a pas été documenté avec des chiffres précis" explique François Hommeril qui dénonce "un dialogue de sourds" entre les différentes parties qui n'ont visiblement pas les mêmes chiffres. Selon lui, il y aurait un déficit de financement, à terme "de l'ordre de 60 milliards" par an. "Qui paiera, sinon le niveau des pensions?" critique-t-il.

"Inutile et dangereuse"

En réalité, la CFE-CGC critique particulièrement la façon dont a été gérée cette réforme. "La grande erreur du gouvernement, c'est la question de la méthode" explique François Hommeril. "Les 18 mois qu'il a appelé à la concertation avec Jean-Paul Delevoye, n'ont pas été du tout des négociations, ça a été des discussions autour d'un projet dont on nous a dit, jusqu'au discours du 11 décembre du Premier ministre au CESE, 'tout est ouvert, on peut tout discuter!" Avant que la porte ne se ferme rapidement sans qu'il y ait eu de véritables avancées. "Le 11 décembre, ou nous a dit : 'maintenant, c'est terminé!"

Et de marteler que cette réforme est "inutile et dangereuse" pour le pays. "Pour moi, la victoire est là, dans l'adhésion générale de la population" assure-t-il même s'il "n'est pas illogique que le mouvement s'épuise."

Et parmi les principaux points de divergence : L'âge pivot. "C'est une mesure injuste dans la mesure où il s'applique à tout le monde" quelle que soit la situation et l'emploi. "Vous partagez finalement la population ne deux parties : une qui dit : ''l'âge pivot m'avantage', l'autre qui dit : 'l'âge pivot me désavantage'" résume François Hommeril.

Thomas Leroy