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Réforme des retraites : « le projet de loi sera bien déposé en 2019 »

Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites

Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites - AFP

Invité de BFM Business, Jean-Paul Delevoye, qui pilote la concertation autour de ce dossier sensible, a réaffirmé les ambitions et le calendrier du gouvernement.

La réforme des retraites ne sera pas impactée ou retardée par le mouvement social qui agite actuellement la France. Malgré les rumeurs de pause, retard ou même de changement de cap, Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites, l’a réaffirmé ce mercredi sur le plateau de BFM Business.

« La réforme et le calendrier sont maintenus. Début 2019, nous ferons un dernier point d’étape et je pense que le projet de loi sera déposé au premier semestre, même si rien n’est arrêté. Mais une chose est sûre, la loi sera bien déposée en 2019 et nous évoluerons progressivement vers un nouveau système à partir de 2020 », a-t-il déclaré.

Rappelons que cette réforme s’appuie sur une grande concertation nationale qui a débuté il y a plus d’un an. « La méthode du dialogue collectif porte ses fruits et a débouché sur des restitutions citoyennes. Il en ressort une critique forte de notre système, un sentiment d’injustice. La nécessité de se diriger vers un système universel fait consensus. A salaire identique, retraite identique, dans le public et le privé. Pour le gouvernement, comme pour les citoyens, c’est un facteur de cohésion sociale », ajoute le Haut-commissaire.

42 systèmes différents

Pour autant, la réforme suscite dans le même temps beaucoup d’inquiétudes tant notre système est complexe avec ses 42 systèmes différents, ses cas particuliers. Jean-Paul Delevoye s’est attaché une nouvelle fois à rassurer. « D’abord, nous répétons qu’il ne se passera rien pendant 5 ans pour ceux qui entrent en retraite à partir de 2020. Ensuite, nous allons proposer différents outils pour que les Français puissent évaluer au plus près leur situation personnelle suite à cette réforme, et donc apaiser les inquiétudes ».

Mais il faudra aller plus loin que l’explication. Car cette réforme qui entend faire des retraites un système « plus équitable, plus juste, plus solidaire et simple », va elle-même générer des difficultés au sein de certaines catégories qui ont des spécificités. Dans la fonction publique par exemple, l’application de la réforme pourra entraîner des différences à cause notamment de la prise en compte des primes.

« Il ne faut pas créer de nouvelles injustices. Pour les cas particuliers, on trouvera des solutions grâce à la négociation, notamment avec le syndicat de la fonction publique », explique Jean-Paul Delevoye.

Y’aura-t-il un niveau minimum des pensions qui ne soit pas inférieur au SMIC comme le réclament les syndicats ? « On travaille sur ce point comme sur d’autres comme le minimum vieillesse », se contente de répondre le responsable. Quant à la question sensible de l’âge minimum de départ à la retraite, « il reste fixé à 62 ans ».

Rappelons que le front syndical est divisé face à cette réforme. Si FO hostile à un système universel juge qu’elle « ne va pas dans le bon sens », la CFDT estime que « le mieux, c’est d’aller au bout ».

Olivier CHICHEPORTICHE